Préparer le terrain – L’édito de Christophe Bonnefoy
A défaut d’avoir en son temps pu déminer le terrain à Notre-Dame-des-Landes, le pouvoir politique s’efforce aujourd’hui de… le préparer. D’en préparer l’évacuation, pour être plus précis. François Hollande Président n’aura pas pu refermer le grand livre de l’aéroport. Il ne sera que spectateur de la fin de l’histoire et pour le coup, il n’est pas impossible qu’il préfère le rôle d’observateur à celui d’acteur. En l’occurrence, c’est à Emmanuel Macron qu’il revient de tenir le rôle principal et de gérer le cadeau empoisonné. Autrement dit d’éviter que la cocotte-minute n’explose.
Dès lors, on comprend bien pourquoi il s’efforce de ne rien laisser au hasard. L’exécutif tranchera fin janvier. Mais pas sur la simple base d’une humeur présidentielle. Edouard Philippe est en pleine discussion avec les élus. Après consultation, une tendance devrait se dégager sur l’avenir du possible futur aéroport.
Mais, surtout, il est un problème bien plus délicat à gérer, à court terme, que des considérations politiques même si, dans l’affaire, tout est lié. Il faudra bien faire entendre raison aux zadistes. Que ce soit en faisant appel à leur sens du civisme (et donc à leur capacité à se plier aux dispositions de la loi, comme tout citoyen) ou par la force. Et on a bien une petite idée, en haut lieu, du déroulement probable d’une évacuation qui pourrait ressembler à un face-à-face tendu. Ils seraient environ 300 contestataires, selon les chiffres plus ou moins officiels. Les forces de l’ordre, elles, pourraient être entre 2 000 et 3 000 le jour où il faudra faire place nette à Notre-Dame-des-Landes. Voilà qui donne la mesure des intentions du gouvernement. Mais aussi de la difficulté probable de déloger les irréductibles zadistes.