Prendre les devants – L’édito de Patrice Chabanet
La France n’y échappera pas. Elle va devoir affronter « l’épidémie qui arrive », a déclaré hier Emmanuel Macron, à l’hôpital Pitié-Salpêtrière. Une façon de prendre les devants après l’assaut du coronavirus chez nos voisins italiens. Déjà des patients ont été contaminés alors qu’ils n’ont pas été en Chine ou en Italie. Cette transmission autochtone inquiète et gonfle les chiffres : 38 cas déjà détectés dans notre pays.
Chaque jour le ministère de la Santé établit un état des lieux. Le Premier ministre a tenu hier à s’entretenir avec les responsables politiques. A l’évidence l’initiative a été appréciée. A la sortie de l’Hôtel Matignon, on a observé une quasi unanimité pour saluer la méthode gouvernementale dans le combat contre le coronavirus. En cette période de tensions sociales et politiques, l’union paraît plus judicieuse que l’exploitation politicienne d’un défi sanitaire. Seul le Rassemblement national s’est distingué en montrant son opposition à la stratégie gouvernementale et en réclamant la fermeture des frontières.
S’il y a eu quasi unanimité, c’est que les partis ont consulté les spécialistes. Eux seuls sont à même de juger de la dangerosité du virus et de préconiser les moyens pour le combattre. Aucun des experts médicaux n’a appelé à la fermeture des frontières. La transmission du mal peut prendre d’autres voies que la route…Pour le moment, la priorité est au renforcement de la structure hospitalière pour faire face dans chaque département à un développement du virus. Elle est aussi à l’hygiène personnelle. Edouard Philippe l’a rappelé en joignant le geste en parole : comment éternuer dans son bras, par exemple ? Insolite de la part d’un Premier ministre, mais une manière d’insister sur le rôle que doit tenir chaque citoyen. Le combat contre le coronavirus n’est pas qu’une affaire hospitalière.