Premiers pas – L’édito de de Christophe Bonnefoy
mmanuel Macron est Président. Plus du tout candidat. Il
ajuste un peu plus chaque jour son costume de chef de l’Etat,
pour l’instant sans faute de goût et selon un planning parfaitement
pensé. De surcroît, excellemment maîtrisé. Ni trop vite,
ni trop lentement. C’est ce qui s’appelle gérer au plus précis un
début de mandat qu’il ne fallait pas rater. Tout l’inverse de celui
de François Hollande. L’ex-candidat a, au moins sur ce plan, tiré les
leçons du précédent quinquennat.
Avant de rentrer dans le vif du sujet – et donc des réformes qui,
pour le coup, ne s’accommoderont pas d’un plan marketing aussi
bien ficelé soit-il mais se confronteront aux réalités de terrain -, le
voilà qui s’affirme. Il est Président. Pas ministre. Il souhaite ainsi
redonner de la hauteur à la fonction en trouvant le juste équilibre
entre sa propre action et la gestion d’une politique. On le disait
un peu léger sur les questions internationales ? Le voilà, d’abord
en visite chez Angela Merkel dès lundi dernier, notamment pour
parler Europe. Puis au Mali ce vendredi. A lui le rôle traditionnellement dévolu aux chefs d’Etat : la représentation auprès du reste de la planète. En l’occurrence, Emmanuel Macron est dans la droite ligne de François Hollande sur la douloureuse question du terrorisme : aucun relâchement à attendre. Et même une accélération à prévoir, avec la volonté d’une participation accrue des nations européennes dans la lutte contre les jihadistes.
S’y ajoute une autre volonté : agir, aussi, plus intensément en
matière de développement, seule garantie à ses yeux de ne pas
laisser libre au terrorisme le terrain propice à son expansion. La
situation internationale – instable s’il en est – : l’un des passages obligés pour se donner la stature de chef de l’Etat. Avant, évidemment, de s’atteler à ces réformes intérieures qui lui offriront un statut : celui de réformateur. Dans un autre domaine, une opération pas moins risquée.