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maison Lhuillier Langres

Première visite (virtuelle) de la Maison Lhuillier pour les Journées du patrimoine

maison Lhuillier Langres

Pour la première fois, la visite de la Maison Lhuillier a figuré au programme langrois. Une bâtisse dont Gaëlle Prost, à la tête du service Patrimoine et inventaire, avait repéré l’intérêt. Un rendez-vous qui a trouvé son public. Qui a contemplé la bâtisse… dehors.

Rendez-vous était donné dimanche 18 septembre, comme samedi, au n°34 de la rue Joseph Lhuillier. Surprise : un arrêté municipal datant de début juin 2019 frappe la maison à pans de bois qui s’y trouve, et qui était l’objet de la visite commentée par la responsable du service municipal Patrimoine et inventaire Gaëlle Prost, qui avait repéré l’intérêt du lieu. Questionnée sur l’interdiction de pénétrer dans la maison, que des fissures, la fragilité de la cheminée notamment rendent assez fragile pour menacer la sécurité publique donc, Gaëlle Prost a indiqué que le Grand Langres l’avait acquise « en 2021 ». Puis avait commandé « une étude historique et de calibrage ». En tout état de cause, il allait bien s’agir d’ « une visite virtuelle ». Et le guide a commencé à expliquer en quoi la Maison Lhuillier était une richesse patrimoniale de la cité des remparts. Une assistance nombreuse a bénéficié de son topo, qui après quelques mots sur le quartier de la rue Joseph Lhuillier, perpendiculaire à celle du Grand Cloître, allait puiser dans un vocabulaire technique.

Du bois pour les pauvres

« Ici, c’est la seigneurie du Chapitre, où habitaient des gens moins favorisés que dans celle de l’Evêque ». La modestie des habitants d’ici expliquait précisément que des maisons soient édifiées en bois. Daguerréotypes et photographies à l’appui, Gaëlle Prost a décrit la Maison Lhuillier dans le détail, soulignant qu’on avait procédé à la datation du bois, selon la méthode de la dendrochronologie, fondée sur ses cernes. A cet effet, des carottages ont été menés dans la façade. « Les cernes sont larges quand les années sont chaudes ; fins, quand elles sont froides ». Une fois tous les carottages effectués, les résultats ont été rapprochés de « la courbe de croissance du chêne ». Bois horizontaux, poteaux corniers, entretoises, potelets, croix de St-André « très caractéristique des XVe et XVIe siècles »… Gaëlle a littéralement scanné la façade pour qu’on y voie ce par-dessus quoi on passait.

Appel à un dendrochronologue

« A l’intérieur, on arrive sur un soubassement » quand on imaginait un rez-de-chaussée de plain-pied. « Il y a en réalité 15 à 20 marches qui descendent ». A la différence de cette ossature en bois, « il n’y a pas grand-chose d’intéressant dans les étages, mise à part la trémie ». Et aussi… une « petite baie » dans les combles, qu’on peut remarquer en progressant vers le haut de la rue Joseph Lhuillier. « J’ai suggéré au dendrochronologue de procéder à de nouveaux carottages, à l’intérieur de la bâtisse cette fois. Bingo, le bois s’est alors révélé encore plus ancien. Il y en a ainsi un vieux de « l’automne-hiver 1509 ». Or, à l’époque, on construisait dans la foulée le bois exploité, c’est donc bien l’âge de la maison qui est renseigné.

Jardinet toujours ouvert

« On en apprend, de ces choses ! ». Le public a été conquis par la visite de Gaëlle Prost, qui a balayé visuellement le quartier avant de le quitter. Histoire d’insister sur son changement. « En 1870, on était encore dans un quartier médiéval… ». Et de pointer la trace nette de « l’entrée de cave » au n°46 de la rue du Grand Cloître, la porte linteau au n°44 bis, des accolades au n°44… la disparition de la bâtisse qui était au n°45, du temps du chemin de ronde couvert. « De notoriété publique, c’était une maison de tolérance, dont la porte du jardinet restait toujours ouverte ». De la Maison Lhuillier, le Grand Langres « fera des logements ». Comme jusqu’en 2019, quand « chaque étage était un logement indépendant habité ». Gaëlle Prost plaidera en faveur la restitution de la façade initiale. Mais la collectivité et l’architecte des bâtiments de France sont les seuls décideurs.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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