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Précarité menstruelle : les lycéens mobilisés

Le projet Précarité menstruelle a aussi permis aux élèves de créer leurs propres affiches sur le sujet.

Les jeunes du lycée professionnel Decomble ont été sensibilisé à la précarité menstruelle. Mieux : une classe de CAP a tenu à agir pour la cause et a collecté des fonds pour le Secours populaire, engageant, par la même occasion, tout l’établissement.

Au lycée Decomble, Leïla Aba et Camille Leneveu, de la Ligue de l’enseignement de Haute-Marne, sont intervenues dans plusieurs classes afin de parler de précarité menstruelle. Un thème pas toujours simple à aborder, surtout dans un lycée professionnel qui ne compte que peu de filles et de femmes. Malgré cette donnée, elles ont parlé du sujet dans les classes, à l’aide de documents, d’un questionnaire et d’un petit film. Camille Bonnevie, documentaliste, Jennifer Deuze et Clémence Bianco, CPE, ainsi que Malika Ghezal, l’infirmière, tenaient à sensibiliser les jeunes du lycée.

La précarité menstruelle, un sujet de société

La plupart des élèves, s’ils étaient gênés au départ, ont ensuite discuté et le débat a eu lieu. Ils ont pu effectuer un travail de groupe et s’appuyer sur des données chiffrées. Ainsi, le montant des protections et des anti-douleurs s’élève à 3800 euros par femme pour une vie. La précarité menstruelle concernerait 1.7 millions de personnes rien qu’en France, avec un impact sur l’absentéisme professionnel ou scolaire, la concentration ou encore le décrochage scolaire.

« Il ne doit y avoir aucun tabou, ils doivent comprendre, même les hommes et les garçons qui ne se posaient pas du tout ce genre de questions avant. Une fois le tabou brisé, on sait de quoi on parle et il n’en ressort que de belles choses », note Léïla Aba. « C’est important qu’ils sachent que les règles sont naturelles, normales et surtout pas sales », soutient Malika Ghezal. Surtout que ce travail sur la précarité menstruelle et les règles a amené les jeunes a abordé les questions du cycle de la femme et des relations sexuelles, primordiales. Certains jeunes hommes sont même venus les voir pour parler de problèmes plus masculins.

Actifs contre la précarité menstruelle

Ayant ainsi animé ces ateliers, les deux femmes pensaient que le travail s’arrêterait là. Pourtant, « on a été rappelé. Une classe, les CAP Elec 2, souhaitait qu’on revienne. » En arrivant, alors qu’elles pensaient partir à nouveau dans une discussion, les élèves leur ont dit qu’ils souhaitaient agir directement contre la précarité menstruelle.

« Ils ont voulu faire quelque chose. Ils ont surtout été touchés par la situation des femmes SDF et par les familles où on n’aborde pas le sujet. Ils se sont sentis concernés alors que, je tiens à le souligner, il n’y a qu’une seule fille dans leur classe », affirme Léïa Aba, fier de ces jeunes. « Ils étaient vraiment moteur. Il y a eu une vraie prise de conscience du respect qu’il doit y avoir entre les hommes et les femmes. »

Alors, en seulement quelques semaines, ils ont organisé une après-midi gaufres, défis sportifs et jeux stratégique, directement au lycée. Les près de 200 euros qu’ils ont récolté leur serviront à acheter des protections hygiéniques pour les bénéficiaires du Secours populaire. « Ils ont même organisé des interviews de certains professeurs et personnels de l’établissement ». Les intervenantes de la Ligue de l’enseignement sont fières de ces élèves et de leur action.

« Avec cette opération, on a aussi réussi à ouvrir certains de nos élèves allophones pour qui les règles et la précarité menstruelle étaient des sujets encore plus tabous que pour nous », note Malika Ghezal.

Laura Spaeter

l.spaeter@jhm.fr

Un distributeur pour lutter contre la précarité menstruelle

Le lycée a profité de cet événement au sein de l’établissement pour installer un distributeur de serviettes hygiéniques gratuites dans ses toilettes. Il a été fourni par la Région Grand Est. Auparavant, les filles devaient se rapprocher de l’infirmière scolaire ou d’une CPE pour en obtenir. Même si elles étaient déjà gratuites, ce distributeur leur offre une autonomie. Et cette opération fonctionnait. Pour l’année scolaire 2022/2023, Malika Ghezal a distribué les 448 serviettes qu’elle avait reçues.

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