Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Pragmatisme – L’édito de Patrice Chabanet

Les fastes de Versailles adoucissent les mœurs. Ils ne règlent pas les différends entre deux pays. La rencontre de Vladimir Poutine et d’Emmanuel Macron a au moins permis un dialogue «franc et direct» entre les deux dirigeants. Convergence sur la lutte contre le terrorisme. Pour le reste, Moscou reste sur ses positions, notamment dans les dossiers syrien et ukrainien. Les Russes admettent seulement le principe d’une enquête sur la chasse aux homosexuels en Tchétchénie. Comme toujours en pareils cas, il ne fallait pas s’attendre à un réchauffement estival des relations franco-russes. L’essentiel est ailleurs. Il est dans la stratégie des intérêts bien compris des deux pays. Du côté russe, il s’agit de briser l’isolement qui, par embar-go interposé, pénalise la population et entrave la croissance économique. Il y a aussi la prise de conscience de la versatilité de Trump, un jour russophile, un autre jour plus réticent à l’égard du Kremlin. Du côté francais s’affiche une double volonté, celle de rappeler l’importance des droits de l’Homme et, en même temps, celle de rapprocher les deux pays.
Il ne faut pas oublier, non plus, la dimension intérieure. En renouant avec la Russie, Emmanuel Macron caresse la droite française dans le sens du poil, ce qui n’est pas négligeable en pleine période de recomposition politique. En cela, il se dis-tingue nettement de son prédécesseur, partisan d’une dureté sans faille à l’encontre de la Russie de Poutine.
Il ne faut pas écarter une autre explication du mini-réchauffement d’hier : le désaccord croissant entre Européens et Américains sur la question de l’Otan. Par effet mécanique, il rend le visage de la Russie plus sympathique. Poutine le sait et en joue. C’est de bonne guerre.

Sur le même sujet...

édito
Secousses sociales – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Les tumultes qui secouent la scène internationale ne parviennent plus à couvrir les craquements de notre économie. Casino et Duralex, pour citer des noms emblématiques, luttent pour leur survie à(...)

édito
L’air étonné – L’édito de Christophe Bonnefoy
Edito

Il fut un temps où La France insoumise avait un potentiel pouvoir de séduction. Une époque où le côté Robin des Bois pouvait agir comme un aimant auprès des électeurs,(...)

édito
America is back – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Joe Biden veut aller vite. Trop de temps perdu dans les guérillas de politique intérieure. Des semaines et des semaines à faire attendre les Ukrainiens. Dans une démarche de compensation,(...)