Pragmatisme – Edito de Patrice Chabanet
La libération de Patrick Balkany a été aussi rapide qu’avait été surprenante sa condamnation à de la prison ferme. On en est réduit à des suppositions. La Cour d’Appel a été sensibilisée par l’administration pénitentiaire et par les experts médicaux sur la gravité de l’état de santé du détenu. Pour le dire en d’autres termes, elle ne voulait pas être accusée d’acharnement et éviter la polémique qu’aurait déclenchée la mort de l’ancien maire de Levallois. Une forme de pragmatisme laissée à l’initiative des juges. On oublie souvent que ces derniers ont une certaine latitude pour établir le « tarif » des peines, tout en respectant les dispositions prévues par le Code pénal.
Libéré mais pas relaxé. Patrick Balkany restera sous contrôle judiciaire. Et rien ne dit que les procédures en cours à son encontre ne se traduiront pas par de nouvelles condamnations. Il a donc tout intérêt à garder profil bas et à se méfier de lui-même. Se manifester par de nombreuses déclarations déclarations intempestives serait vite interprété pas la justice comme une contradiction avec son état de santé. C’est d’ailleurs ses propos avant le procès qui lui avaient valu la sévérité des juges. Or l’intéressé n’a pas commis de crime de sang. Il a même payé plus cher que d’autres justiciables célèbres. On pense, entre autres, à Jérôme Cahuzac, condamné pour des comptes cachés, ce qui était pour le moins grave pour un ministre délégué du budget qui se présentait comme le chevalier blanc contre la fraude fiscale. Il avait pourtant échappé à la prison. On peut donc considérer la condamnation de Patrick Balkany comme un avertissement à la classe politique. Ceux qui sortent de la route peuvent se retrouver derrière les barreaux.