Poussée de fièvre – l’édito de Patrice Chabanet
Il en est de la politique comme du sport. L’échauffement est le préalable à toute stratégie. Déclarations, confidences et fuites dans les médias fournissent de premières indications. Et chacun a son calendrier. Pour les uns l’horizon est celui de la rentrée. Pour les autres il se situe en 2027, année présidentielle. Pour le dire simplement, il y a ceux qui croient encore à l’avenir de la Nupes ou à sa liquéfaction, et ceux qui se mettent dans les starting-blocks pour la succession d’Emmanuel Macron. On pense bien sûr à Gérald Darmanin. Deux échelles de temps qui en disent long sur le climat politique en France.
La gauche n’en finit pas de s’entredéchirer sur le cas Médine. On est loin des préoccupations des Français. A vouloir ne pas trancher on entretient les illusions et on fissure son propre camp. Prendre pour argent comptant les regrets de l’intéressé sur ses propos antisémites est proprement ahurissant. Un chanteur engagé sait ce qu’il dit. Qui peut croire le contraire ? Mathilde Panot, de LFI, qui se dit « honorée » de la présence du rappeur aux universités d’été de son parti. Sans commentaire.
Pendant ce temps, Gérald Darmanin a pris les crampons pour amorcer sa course de fond vers l’Elysée. Aujourd’hui, il sera dans son fief de Tourcoing pour fixer la priorité de son « programme » : la question sociale. Histoire de s’eloigner de son image sécuritaire. Pour le moment, le gardien du temple élyséen ne dit rien. Une forme d’adoubement tacite ou le plaisir gourmand de voir comment se déroulera la film de sa succession ? Les concurrents à venir – il y en aura forcément – observent eux aussi. Un suspense insoutenable…