« Pourquoi sommes-nous exclus de la prime Ségur ? »
Social. Ce mardi 27 septembre, le Service intégré d’accueil et d’orientation du département (SIAO 52) à Chaumont et le foyer Montéclair d’Andelot, ont manifesté contre leur exclusion de la prime Ségur. Contrairement aux salariés d’Ehpad et d’hôpitaux qui l’ont reçu en 2020.
Ce mardi 27 septembre correspondait à la journée nationale de mobilisation « des Oubliés du Ségur”. Ces laissés pour compte ne bénéficient pas du complément de traitement indiciaire (CTI), ou “prime Ségur” de 183 €. Dans la matinée, cinq personnes du Service intégré d’accueil et d’orientation du département (SIAO 52), basé à Chaumont, ont ainsi manifesté. L’après-midi, c’était au tour du Foyer Montéclair d’Andelot, avec 40 manifestants.
« Une injustice pure et dure »
Pour montrer son mécontentement, qui dure depuis plusieurs mois, le SIAO 52 n’a répondu qu’aux urgences pendant la matinée de grève. « Les demandes moins sensibles ont été renvoyées à l’après-midi ou à d’autres services. Malgré notre manifestation, tout le monde a pu avoir un interlocuteur au moment de son appel », souligne un agent. Au Foyer Montéclair, le personnel travaille, mais avec un brassard comme signe distinctif pour faire valoir son droit de grève.
« Selon le Gouvernement, nous ne rentrons pas dans les champs de revalorisation salarial et donc nous n’avons pas accès à la prime Ségur », explique un salarié du SIAO 52.
Catherine Meyer, adjointe des cadres au Foyer Montéclair, détaille : « Nous sommes un établissement de la fonction publique hospitalière, mais seuls les aides-soignants, les aides médico-psychologiques, les infirmières et les cadres de santé ont la prime. En Ehpad ou en hôpital, les professions administratives l’ont aussi. Pas chez nous ».
Pour bénéficier de la prime de 183 euros net par mois, il faut être travailleur social selon le Gouvernement. « Nous faisons partie intégrante du champ social. Pourquoi sommes-nous exclus de la prime Ségur ? », poursuit le salarié du SIAO 52. « Nous ne sommes pas seulement une plateforme administrative. Nous avons un lien avec les usagers demandant un hébergement. Nous réceptionnons les demandes, réalisons les évaluations et nous sommes en contact avec nos partenaires. Si cela ce n’est pas du social quand on s’occupe des personnes sans logement, alors c’est quoi ? »
Son de cloche similaire du côté du foyer : « Nous faisons le même travail qu’en Ehpad où ils ont la prime. Si un agent demande une mutation en Ehpad et occupe les mêmes fonctions, il aura la prime. C’est une injustice pure et dure ».
Une prime et pas une augmentation
Pour appuyer leur démarche, le SIAO 52 a rejoint la liste des 83 SIAO signataires d’une pétition envoyée à la Première Ministre, Elisabeth Borne, le 28 juin 2022. La lettre est restée sans réponse à ce jour. « On ne se sent pas reconnu au niveau salarial. Nous sommes au cœur même du travail social. Nous devons prôner l’équité et l’égalité, mais là, un sentiment d’injustice se dégage de cette situation. Certains agents, dans d’autre SIAO, vont peut-être partir travailler là où la prime Ségur est mise en place », déplorent les membres du dispositif.
Ils ajoutent : « Au fond, la prime n’est pas une vraie revalorisation salariale, mais c’est déjà un premier pas. » En effet, une prime peut être retirée à tout moment aux salariés. « Mais une convention est en cours de réalisation pour faire en sorte que cela devienne une augmentation de salaire. 183 euros par mois ce n’est pas rien. Surtout avec l’inflation », précisent les agents.
Au Foyer Montéclair, le dernier espoir réside dans la loi “finance sécurité sociale 2023” avec l’attente de se voir enfin attribuer la prime. « Nous attendons beaucoup de cette loi », soutient Olivier Royer, attaché administratif.
Caroline M.Dermy et Julia Guinamard