Pourquoi les 10 km de Saint-Dizier n’ont pas fait le plein ?
SPORT. Samedi dernier, seulement 438 coureurs se sont lancés pour les 10 km de Saint-Dizier, contre presque 700, à titre de comparaison, en 2019. Difficile de comprendre les raisons de cette baisse, même s’il existe quelques pistes pour tenter de la comprendre.
Samedi 14 mai, jour des 10 km de Saint-Dizier, l’adjoint aux Sports Mokhtar Kahlal espérait rassembler 900 coureurs pour l’épreuve qui, après deux années tronquées par la Covid (deux courses connectées ayant suscité peu d’intérêt), retrouvait son format original. Avec un départ au centre-ville et la liesse populaire des grands soirs. Mais le compte n’y est pas.
ors course enfants (sans inscription) l’épreuve a attiré 544 coureurs, dont 30 qui ne sont pas comptés à l’arrivée (5 inscrits aux 3,5 km qui ne sont pas présentés au départ, 24 inscrits aux 10 km qui ne sont pas présentés au départ, et 1 abandon au 10 km). Soit 514 à l’arrivée, 437 au 10 km et 77 au 3,5 km. Une sacrée dégringolade eu égard aux éditions précédentes, qui ont vu 670 coureurs franchir la ligne des 10 km en 2019, 711 en 2018 et 774 en 2017.
« On a perdu en moyenne 200 coureurs sur le 10 et une petite cinquantaine sur le 3,5 », déplore Pascal Konecny, président du COSD Athlétisme. Une constante cette année, puisque, faute de participants, des courses ont dû être annulées comme le Trail des pompiers ou le Run fire d’Ancerville. Le 10 km est pourtant une épreuve phare, qualificative pour les championnats de France. « J’ai téléphoné à mes collègues de Bezannes (Marne) qui, pour leur 10 km le même jour, ont perdu 300 coureurs, ça m’a rassuré sans me rassurer, ils ne savent pas pourquoi. » Michel Menissier, le président du comité départemental d’athlétisme, a confié au président du CO que toutes les courses perdaient du monde, que « ça avait du mal à repartir ».
Le président du CO Athlétisme comprend encore moins cette baisse, alors que les sportifs, confirmés ou amateurs, semblaient attendre avec impatience le retour à la normale. Côté confirmés, « il n’y a pas eu une grosse densité de haut niveau sur le 10 km, a priori on a que douze qualifiés, d’habitude on en a plus de 20. Il n’y avait rien aux alentours ce week-end là. Je ne sais pas où étaient les coureurs de Nancy, de Bar, de Vitry, sans doute au barbecue… »
De manière générale, « ça court dans les tous les sens ! Ça court derrière le stade, certains ont relancé la machine et au final, entre 15 et 20 % de coureurs ne sont pas venus. » Entre impératifs personnels, convocations par ailleurs (judokas notamment) et blessures, le résultat est là. Et le CO s’inquiète de la fréquentation d’autres courses à venir comme les Boucles de Bologne et le Marathon du Der, en juin.
Yves Tainturier, journaliste sportif au jhm, observateur spécialisé de la course à pied, constate que beaucoup de coureurs privilégient aujourd’hui le grand air. « Ils préfèrent faire des trail, courir dans les bois, que de faire 10 km sur bitume. Certains organisent des randos, pas classées, où les gens se retrouvent en plein nature. »
Une chose est certaine selon lui : « Ça a du mal a redémarrer. Avec la Covid, les gens ont fait autre chose, ils ont du mal a se remettre, n’ont pas repris de licence, ne se sont pas entraînés ou de façon moins rigoureuse. Ils ne veulent pas se lancer dans ce genre de course. » Gageons pour le 10 km, comme pour les autres courses, une vraie reprise. Et vite !
N. F.
Très loin de 2016, année record
En 2016, 927 coureurs ont terminé l’épreuve, soit 794 pour le 10 km et 133 pour le 3,5 km. Un record absolu, qui était de 800 les deux courses confondues l’année précédente et de 911 en 2017. « Coureurs ayant terminé l’épreuve », car il y a aussi quelques abandons, certes très marginaux (un cette année pour le 10 km) et des coureurs inscrits n’ayant jamais pris le départ.
« Des consommateurs », selon Pascal Konecny, une nouvelle tendance. « Ils ont payé leur dossard et ils ne viennent pas. Je comprends s’il y en a un ou deux, ça arrive, il y a des impératifs de dernière minute, mais cette année c’est un record (24 DNS (dit not start = n’a pas débuté) pour le 10 km, 5 DNS pour le 3,5). C’est un manque de respect par rapport aux organisateurs que nous sommes. »