Pourquoi La Liez n’a pas joué son rôle d’écrêteur de crues
Beaucoup se sont interrogés de voir le vannage du lac de La Liez grand ouvert lors des fortes précipitations du 21 février qui avaient entraîné des inondations. Voies Navigables de France attendent la validation des travaux par la Dréal, entrepris dernièrement. Explications.
Le passage de la tempête Louis avait apporté des précipitations importantes sur le département. Pas moins de 30 mm de pluie en 24 heures avaient été observé entre le 22 et 23 février. Et cela n’a pas été sans conséquence puisque les champs déjà gorgés d’eau n’étaient plus en capacité d’absorber cette pluie. Cela à cause d’une Marne qui est sortie de son lit de façon assez spectaculaire notamment au pied des remparts de Langres. En effet, depuis le lac de La Liez jusqu’au niveau du quartier de la gare, ce n’était plus qu’une vaste étendue d’eau boueuse.
Au niveau du déversoir du lac de La Liez l’eau avait tout envahi et beaucoup se sont interrogés en voyant le vannage du déversoir laissé grand ouvert. Le niveau du lac était au-delà de 9, 85 m et l’eau passait par-dessus la vanne à clapet qui était grande ouverte. Cela a naturellement contribué à augmenter le niveau de la Marne car le lac n’a pas joué son rôle d’écrêteur de crue. D’autant que VNF avaient fermé la rigole de Vaucouleur depuis Balesmes pour ne plus alimenter le lac. Et à cela s’ajoute le fait que le canal est en chômage pour travaux et qu’il ne consomme plus d’eau.
Une situation particulièrement intrigante d’autant que VNF viennent de terminer des travaux de mise aux normes du déversoir. Ce chantier mené sur plusieurs mois, qui avait nécessité d’abaisser le niveau du lac pour garantir une cote de travaux de sécurité pour les entreprises devait permettre de gagner plus de 2,5 millions de m3 d’eau dans ce lac.
Un chance pour La Liez
«La Liez suit la courbe de remplissage. On aurait dû atteindre le niveau actuel qu’en avril. Nous avons bénéficié d’une météo extrêmement favorable. Aussi, on a décidé, en concertation avec la Dréal, de prendre ce que l’on pouvait car on ne sait pas de quoi demain sera fait», explique Arnaud Petitot, adjoint au directeur de l’Unité territoriale d’itinéraire (UTI) du canal en Champagne et Bourgogne de VNF.
C’est ce qui a été fait et d’ailleurs avec une certaine satisfaction pour VNF mais surtout pour les usagers du lac tant le niveau était bas juste avant l’hiver. Pour mémoire, il restait à peine 900 000 m3 d’eau en octobre. Avec le passage de la tempête Louis, le lac a emmagasiné jusqu’à 11,827 millions de m3 d’eau, ce qui n’était pas arrivé depuis 2020. Mieux, il a même dépassé légèrement le volume maximum imposé par la Dréal.
Mais VNF ont pour consigne de ne pas dépasser la cote qui était assignée au lac avant travaux. VNF attendent un retour de la Dréal qui doit valider «le protocole de remplissage après travaux», indique Arnaud Petitot.
Ce document est attendu dans les jours à venir. Ce qui permettra enfin de fermer la vanne à clapet. Et si la météo continue d’être aussi humide avant l’explosion printanière de la végétation d’atteindre un niveau d’eau inconnu depuis une vingtaine d’années.
Ph. L