Pour « le retour aux anciennes Régions »

C’est devant le lycée Charles-de-Gaulle à Chaumont que Laurent Jacobelli, tête de liste du RN dans le Grand Est, a donné rendez-vous à ses colistiers haut-marnais. Il avait choisi ce lieu après avoir appris l’annonce de la fermeture d’une licence professionnelle “bois et ameublement”. Depuis, la fermeture a été suspendue pour un an. Pour autant, le porte-parole du RN se montre vigilant. « Cette licence attire plus de candidats qu’il n’y a de places, et c’est rare, explique-t-il. Il faut la pérenniser, c’est le message que l’on veut porter à la Région, qui a compétence dans le domaine. » A ses côtés, le conseiller régional sortant Frédéric Fabre ajoute : « Cette décision était incompréhensible. Il est nécessaire que la Haute-Marne, département boi-sé, ait des formations qui correspondent à ses besoins spécifiques. »

Frédéric Fabre conduira donc la liste RN en Haute-Marne. « Il a fait un travail formidable à la Région, estime Laurent Jacobelli. C’est un maire qui gère très bien sa ville, où les impôts locaux ont baissé de 30 % durant la première mandature. C’est un exemple, alors qu’à la Région, la masse salariale a augmenté de 25 %, les frais administratifs ont explosé. »

« Première des libertés »

L’homme politique troyen ne s’en cache pas s’il est élu président : « Ma première demande sera le retour aux anciennes régions administratives. Cette Région n’est toujours pas cohérente, elle n’a pas créé plus d’économies, plus d’efficacité, car les problèmes que j’avais identifiés en 2015* sont toujours là. »A Nogent où il s’est rendu plus tôt, il a échangé avec des habitants autour de trois thématiques. « La première, c’est la sécurité, première des libertés », explique-t-il. « Pas plus tard que la nuit dernière, une maison de Courcelles-sur-Blaise a été cambriolée », précise Frédéric Fabre. Parmi ses propositions, Laurent Jacobelli, qui a été rejoint par deux anciens cadres LR lorrains (le sénateur Jean-Louis Masson et l’ancien député Laurent Morenvillier), souhaite créer une brigade régionale des transports et soutenir les communes qui veulent créer ou équiper leur police municipale : « Le principe, c’est un euro investi par la commune, un euro investi par la Région. »

« Politique de saupoudrage »

Deuxième préoccupation : la désertification. « Je veux que chaque habitant se trouve au maximum à 30 minutes, et c’est déjà beaucoup, des services publics, de la médecine générale », explique le candidat. Enfin, il y a l’emploi. Hostile à « une politique de saupoudrage de subventions », il veut conditionner les aides aux entreprises à l’engagement de ne pas faire de plans sociaux ou de ne pas délocaliser l’activité à l’étranger. Laurent Jacobelli souhaite également favoriser les entreprises de la région dans le cadre de la commande publique. « Il y a deux types de président de Région, conclut-il : celui qui gère la couleur du crépi des lycée, et celui qui a une vision. »

Les candidats (par ordre alphabétique)

Stéphanie Brouard, Charmes-la-Grande ; Dominique Caldon, Rachecourt-sur-Marne ; Frédéric Fabre, conseiller régional sortant, maire de Doulaincourt-Saucourt ; Benjamin Fèvre, maire de Courcelles-sur-Blaise ; Katia Nehlig, Mathons ; Stéphane Remenant, maire de Rachecourt-Suzémont ; Laurence Robert-Dehault, conseillère départementale sortante, responsable du RN 52 ; Julien Volot, maire de Signéville.

L. F.