Simon Haag, portrait

A 43 ans, l’ex-footballeur de l’équipe fanion de l’Union sportive d’Eclaron Simon Haag a conquis le 15 janvier, le titre de vice-champion de France de bloc en escalade dans la catégorie vétéran. Rencontre avec un sportif qui a su gravir les échelons.

Neveu de François Verpillot, ancien joueur ayant fait les beaux jours de l’US Eclaron, Simon Haag a logiquement fait ses premiers pas dans le football au sein du club jaune et bleu. « J’ai commencé gamin jusqu’à l’âge de 20 ans. Je n’ai jamais joué dans un autre club », confie-t-il. A 16 ans, il découvre l’escalade. « C’était avec mes cousins et mes grands-frères à Saint-Mihiel sur les rochers. J’ai tout de suite accroché à cette activité », explique Simon. Parti ensuite à la faculté de Reims pour poursuivre ses études, il avoue « s’être éloigné du foot ». « Je ne pouvais plus tout concilier. J’ai fait une pause jusqu’à mes 27 ans », détaille celui qui mène une carrière de professeur d’éducation physique et sportive dans un lycée de Vitry-le-François. Pour ce qui est de l’escalade, Simon Haag a débuté au club de la MJC de Saint-Dizier « en milieu naturel et sur des falaises en Meuse et autour de Nancy ».

Une discipline dans laquelle il s’investit pleinement en participant à des compétitions en sport universitaire et à des compétitions fédérales. En 2006, il est muté dans le secteur et travaille dans la cité vitryate. Il renoue alors avec ses premières amours du ballon rond. A Eclaron bien évidemment. « J’ai décidé de reprendre le foot. Eclaron est un club familial que j’adore. Le jour de mon mariage, Yves Pintat (ndlr : l’actuel vice-président), m’a convaincu de resigner », indique Simon. Au poste de sentinelle où il excelle, il participe à l’épopée en coupe de France lors de la saison 2008/2009, ponctuée d’un 1/32e de finale contre le Dijon FCO (L2) où Simon est bien entendu titulaire. « C’était une formidable aventure. Et lors de ma dernière saison, nous avons terminé 3e de DH avec 17 victoires et seulement deux défaites », se souvient-il. A cette période, l’escalade, « c’était pour le plaisir ». La naissance de son deuxième enfant en 2009 lui fait arrêter le football et choisir l’escalade « qui permettait de passer plus de temps en famille ».

Le bronze puis l’argent aux France

Dans son grenier, Simon construit alors un pan d’escalade pour s’entraîner et se perfectionner. « J’ai passé quelques années sans club mais la compétition me titillait. J’ai alors rejoint le club d’Epernay pendant trois ans puis le Club alpin français de Châlons-en-Champagne où je suis depuis cinq ans », glisse le grimpeur. Il glane quelques titres régionaux en bloc et en difficulté dans la catégorie senior et participe aux championnats de France et à la coupe de France. Des expériences qui lui sont profitables en 2019. Pour l’année de son quarantième anniversaire, il remporte la médaille de bronze au championnat de France à Bordeaux.

Après l’annulation des championnats de France en 2020 et 2021 en raison de la crise sanitaire, il ne manque pas l’édition 2021/2022 avec une médaille d’argent et un titre de vice-champion de France le 15 janvier dernier en bloc à Paris. « J’ai été pas mal blessé cette saison. Finalement, ça s’est bien passé quand même. Il faut réussir à gérer ses émotions, au niveau mental, pour se donner à 200 % », assure Simon Haag qui n’hésite pas à dresser un parallèle avec sa période footballistique éclaronnaise. « C’est comme à Eclaron où il fallait s’accrocher de la première à la dernière minute. On n’était pas meilleurs que les autres mais on arrivait à renverser quelquefois des montagnes et à se transcender. Pour le clin d’œil, comme à Eclaron, il y a du jaune et du bleu dans les couleurs de mon club d’escalade à Châlons», souligne-t-il.

Après le bronze et l’argent, l’or lors de la saison 2022/2023 ? «Beaucoup de personnes me le disent. On verra la prochaine fois. Pourquoi pas ! », répond Simon, toujours compétiteur dans l’âme. Ce dernier regrette « qu’il n’y ait pas de coupe d’Europe ou coupe du monde vétéran ». Simon Haag s’entraîne régulièrement, en plus de ses deux entraînements en club par semaine, en forêt de Fontainebleau, « un lieu prisé où l’on passe pas mal de journées à aller grimper sur des rochers naturels ». Simon Haag entend bien continuer de se défendre en bloc et caresse le rêve de devenir un jour champion de France. L’ascension n’en serait que plus belle.

De notre correspondant Adrien Jeanson