Le port de Champigny en cure de jouvence
Depuis mardi, une entreprise spécialisée intervient pour le compte de Voies navigables de France pour curer le port de Champigny-lès-Langres. Près de 2 000 m3 de vase seront retirés.
Avec le passage routier sur le pont de Champigny de la départementale 74, ce chantier ne passe pas inaperçu. D’autant que les moyens déployés sont assez spectaculaires. Une pelle mécanique sur une barge, une seconde sur la berge avec un très long bras et des barges de remplissage et un bateau pousseur. Ce type de chantier ne se renouvelle pas souvent, cela fait une dizaine d’années qu’il n’y a pas eu d’opération de curage du chenal du canal Entre Champagne et Bourgogne. Comme ailleurs, le port de Champigny a tendance à s’envaser. Sauf qu’ici il y a des bateaux accostés et qu’il faut conserver un minimum d’eau sous la quille pour eux.
Aussi, Voies navigables de France a donc programmé ce chantier de curage qui ne concerne que le linéaire du port. Au préalable, un bateau est passé avec un écho-sondeur afin de déterminer la hauteur de vase. Celui-ci repassera une fois le chantier terminé afin de vérifier l’efficacité des travaux.
Installée sur une barge, munie de deux pieux hydrauliques pour conserver sa stabilité lors du travail, une pelle-mécanique sonde méthodiquement le fond du canal. La vase récupérée est alors placée dans une barge munie de flotteurs situés de part et d’autre. Une fois pleine, un bateau pousseur amène la barge vers une seconde pelleteuse plus imposante qui décharge le contenu des barges dans des camions.
Ces derniers sont spécialisés dans le transport de matière liquide et leur contenu est acheminé dans une carrière du sud de la Haute-Marne. «On estime qu’il y a environ 2 000 m3 de vase à retirer», explique Jean-Jacques Esmard de Voies navigables de France. C’est donc une noria de camions spécialisés qui effectuent les trajets entre le port et la carrière.
Eradication des plantes envahissantes dans le port
Un des effets, bénéfiques, de ce curage du fond du canal concerne les plantes envahissantes, la fameuse myriophylle hétérophylle. En effet, le godet de la pelle mécanique ne fait pas que retirer la vase, il arrache les pieds de cette plante. Et celle-ci est d’ailleurs en masse à la surface de l’eau.
Les bateaux amarrés ont été déplacés lorsque le chantier s’est déplacé à leur hauteur afin de draguer cet endroit qui d’ailleurs est le plus important dans le port.
Le chantier est prévu pour se terminer lundi 5 décembre. Financièrement, le coût est loin d’être anodin car l’estimation est de 250 000 € qui sera réajustée en fonction des volumes retirés. Ce coût s’explique par le transport du matériel de l’entreprise qui vient de la région parisienne et, bien entendu, par la noria de camions pour évacuer les vases.
Ph. L.