Pont de Riaucourt : en route pour trouver des solutions

Conscient des soucis esthétiques que posent le futur ouvrage du pont de la Marne à Riaucourt, Christophe Guyot, le maire, a organisé une réunion entre les habitants et VNF qui mène les travaux. Après quelques discussions houleuses, une solution devrait être trouvée.

La réunion avait commencé simplement. Pascal Dupras, responsable local chez Voies navigables de France (VNF), avait prévu tout un exposé sur le travail de cet établissement public spécifiquement au niveau du canal entre Champagne et Bourgogne. Bien sûr, il s’est arrêté sur la polémique du moment et a expliqué pourquoi et en quoi consistaient les travaux menés actuellement sur la prise d’eau du pont de la Marne à Riaucourt. La vingtaine d’habitants du village, réunis à la salle des fêtes pour l’occasion, a écouté cet homme très poliment et sans l’interrompre.

A la fin de son propos, il a d’abord répondu à quelques questions techniques mais, au fur et à mesure de la soirée, plusieurs habitants ont tenu à lui faire part de leur mécontentement quant à cet ouvrage en pleine construction sur le pont. Cet escalier basculant a plusieurs fois été qualifiée « d’horreur » et de « verrue », non adaptée au paysage et au patrimoine environnants. Pascal Dupras est resté honnête avouant, par exemple, qu’aucune étude sur l’impact au niveau du paysage n’avait été menée par VNF. Il explique aussi que la communication avec la commune et ses habitants est un loupé.

Si certains estiment que cet ouvrage « pollue le cœur du village », pourtant assez touristique, d’autres pensent « qu’il y a des choses bien plus graves que ça ». Ces derniers se contenteraient de laisser l’escalier dans cet état, sans y apporter de modifications. Ce n’est cependant pas l’avis de tout le monde, à commencer par le maire qui avoue que cette installation est « moche », même si elle relève de la sécurité.

Intégrer l’ouvrage du pont

Car c’est bien la première raison de la création de cet ouvrage qui a coûté 180 000 euros et cinq années d’études, sans parler de l’entretien. Une habitante de l’assistance le reconnaît d’ailleurs : « Il y a une mise en sécurité totale des agents. » Elle aurait cependant aimé qu’une autre solution soit trouvée car celle-ci lui paraît « disproportionnée ». « Ce qui est important aujourd’hui, c’est qu’on trouve une solution et que l’installation soit le mieux intégrée possible, que cet ouvrage fasse partie du village », a expliqué Christophe Guyot, le maire.

Parmi les idées évoquées, celle qui semble obtenir le plus de suffrages est la mise en peinture de l’escalier, pourquoi pas verte comme le pont ou vert en haut et grise en bas comme le pont, pour apporter des nuances et que l’ouvrage soit « invisible. » Pascal Dupras a promis de revenir d’ici trois semaines environ avec des simulations. Il a également évoqué l’idée de passer une convention avec Riaucourt pour que VNF s’engage à entretenir le tout ou encore celle de cacher le moteur par une tôle ajourée. Une femme a même parlé de végétalisation des berges et du garde-corps. Les discussions sur le sujet sont à suivre. La réalisation, elle, n’est pas pour tout de suite.

Laura Spaeter

l.spaeter@jhm.fr