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Polluants éternels PFAS : une étude épidémiologique lancée

ENVIRONNEMENT. L’association SOS Pays de Langres, qui a fait effectuer des analyses inquiétantes autour du ruisseau Le Julien, aux Franchises, montrant de fortes traces de polluants éternels, a annoncé, lors d’une nouvelle réunion publique, le lancement d’une étude épidémiologique.

L’association SOS Pays de Langres accélère. Après avoir alerté, lors d’une première réunion publique, sur une possible pollution aux aux pers et polyfluoroalkylées (les Pfas, ou polluants chimiques artificiels éternels, lire ci-dessous) autour du ruisseau Le Julien, long de deux kilomètres et situé au niveau de la zone industrielle des Franchises, le président, Régis Rouillon, et son équipe ont présenté, mercredi 21 février, de nouveaux éléments lors d’un nouveau rendez-vous fixé à la salle Jean-Favre.

En préambule, Régis Rouillon a rappelé qu’il n’était « pas question de pointer telle ou telle entreprise du doigt, et encore moins d’exiger la moindre fermeture. Juste de comprendre et de faire en sorte que la pollution cesse ». Après avoir brièvement retracé l’historique de la zone industrielle, il a indiqué les dernières mesures effectuées, malheureusement alarmantes à ses yeux.

Au niveau des deux buses du ruisseau, les derniers prélèvements effectués par SOS Pays de Langres font apparaître une contamination de l’ordre de respectivement 380 nanogrammes par litre pour le PFOS, et 657 nanogrammes par le litre pour le PFOA. Il s’agit des deux principaux PFAS, reconnus comme hautement cancérigènes. Pour la somme d’une vingtaine d’autres polluants éternels, le résultat aboutit à 1 400 nanogrammes détectés par litre. « Il n’y a pas de norme, ni en France ni en Europe, mais des études soulignent qu’il y a danger au-delà de 100 nanogrammes… », a souligné le président Rouillon.

Entrevue avec Anne Cardinal

Au niveau des particules de terre sises à proximité du Julien, les relevés effectués font également éteint de la présence de PFOA (57 microgrammes par kg), PFOS (69 microgrammes), ainsi que de quatre autres PFAS (78 microgrammes). Enfin — et c’est l’analyse la plus importante car il existe des normes européennes à respecter —, les œufs, d’un poulailler situé à 800 mètres du Julien, ont révélé une concentration à 12,7 microgrammes par kg, supérieure même à celles qui ont été constatées à Paris ou à Lyon.

Fort de cette alarme, le bureau de SOS Pays de Langres a obtenu un rendez-vous avec le maire Anne Cardinal. Une entrevue que Régis Rouillon a qualifiée de « courtoise ». Surtout, l’association a décidé de lancer une étude épidémiologique pour mesurer le taux de PFAS présents dans le sang de Langrois volontaires. Les examens seront concentriques, c’est-à-dire dans plusieurs rayons (jusqu’à 15 km), autour du Julien, et porteront également sur trois personnes témoins n’habitant dans la zone. Une vingtaine de personnes sont déjà mobilisées, et Régis Rouillon espère avoir jusqu’à une cinquantaine de bénévoles testés. Les résultats devraient être connus d’ici trois ou quatre mois.

N. C.

n.corte@jhm.fr

Les Pfas, le “nouveau” danger environnemental

Les pers et polyfluoroalkylées, dits PFAS, se sont fortement invités, ces derniers mois, dans les débats environnementaux. Il s’agit de créations chimiques, entièrement artificielles, contenues dans certains produits comme le teflon, le dentifrice, ou encore les vêtements imperméabilisés. Les PFAS, selon les études menées, présentent deux caractéristiques inquiétantes : leur permanence, une fois rejetés dans l’air, l’eau ou la terre, au point qu’ils sont désormais qualifiés de « polluants éternels », ainsi que leur toxicité cancérigène.

Très récemment, l’Agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes, a ordonné une surveillance de l’eau courante après découverte de ces molécules. Une importante teneur a également été établie sur une zone industrielle de Salines. Enfin, des responsables politiques européens ont accepté de se prêter à l’expérience d’un test sanguin. Tous ont été déclarés positifs aux PFAS.

Les suites possibles de l’étude épidémiologique

Régis Rouillon et l’association SOS Pays de Langres sont déterminés à mener à bien l’étude épidémiologique. L’objectif est d’obtenir la participation d’une cinquantaine de volontaires. Les tests seront menées dans les quatre prochains mois, avant publication des résultats. Régis Houillon l’annonce tout de go : si ces derniers se révèlent hélas concluants, montrant de manière certaine l’exposition aux PFAS des Langrois situés à proximité de la zone industrielle des Franchises, SOS Pays de Langres saisira alors la justice : « En fonction des résultats, nous déposerons ou non des plaintes contre X pour mise en danger de la vie d’autrui ».

Le président Rouillon espère aussi une mobilisation des services de l’Etat, multi-avertis, jusqu’au président de la République, sensibilisé par un courrier. « Pour l’heure, je n’ai pas eu de retour ».

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