Point trop n’en faut – L’édito de Christophe Bonnefoy
Joe Biden n’est pas Donald Trump. Tout comme Donald Trump n’était pas Barack Obama. Mais finalement…
Il est bien évident que la défaite électorale du milliardaire, qui avait su se faire détester d’une bonne partie de la planète, a quelque peu détendu l’atmosphère. Au moins chez ceux qui craignaient qu’un jour ou l’autre, Trump ne franchisse la ligne blanche. Le débordement de trop qui aurait pu avoir de terribles conséquences.
Une fois la victoire du démocrate confirmée, on a pu croire – naïvement ? – qu’après quatre années de tweets incendiaires, y compris à l’adresse des amis historiques, l’Amérique et le reste du monde repartiraient dans la même direction, main dans la main. Il y a forcément du mieux. Mais il ne faut pas se leurrer. Les Etats-Unis restent les Etats-Unis. Si on n’est plus désormais dans l’“America First” façon Trump, on va sans doute rester dans une sorte de “Nous d’abord”, certes plus diplomate, mais omniprésent. Ce n’est peut-être pas tant le fond qui va changer, mais la forme. Joe Biden a annoncé son retour dans l’accord Climat. Qui pense vraiment que le Président américain s’habillera de vert pendant ces quatre ans pour plonger dans le tout écolo ? Démocrate ne veut pas dire de gauche. En tout cas pas comme nous l’entendons chez nous. Il y a fort à parier que tout en montrant sa bonne volonté en faveur de l’environnement, il défendra bec et ongles les intérêts de son pays. Point trop n’en faut. De même que militairement, il en a fourni la preuve en autorisant hier des opérations contre des miliciens pro-iraniens en Syrie, il n’hésitera pas à frapper là où il considère que l’Amérique est menacée. Ou qu’elle peut renforcer son influence. C’est selon.
Joe Biden, ou une sorte de normalisation de relations que Trump avait réussi à sérieusement dégrader… mais pas un virage à 180 degrés non plus.