Plusieurs fronts – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’affaire Benalla est un peu comme un coffre-fort dont les verrous sauteraient un à un au fur et à mesure des investigations. Un peu comme un meuble dont on ouvrirait les tiroirs avec, à chaque fois, une petite surprise à découvrir. Bonne ou mauvaise.
Autrement dit, dans l’affaire Benalla… quand y en a plus, y’en a encore ! On se doute bien que toute la lumière n’est pas encore faite sur les aventures rocambolesques de l’ex-collaborateur du président de la République. On imagine que nombre de mystères restent encore à percer. Comme les coffres-forts.
En attendant, entre soif de vérité et tournant de plus en plus politique, les rebondissements se succèdent. Hier, le Sénat a ainsi apporté sa pierre à la polémique, si l’on peut dire. En plus d’Alexandre Benalla et Vincent Crase, plusieurs hauts responsables viennent faire leur apparition au casting, dont le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Autrement dit, un très proche du Président. Les sénateurs ont tout bonnement saisi la justice après les « incohérences » et « contradictions » relevées par la commission d’enquête. Comme on dit, ladite justice suivra son cours.
Mais comme on pouvait s’y attendre, du côté d’Emmanuel Macron, au sein de LREM, on crie au procès politique. Le président du Sénat, Gérard Larcher, se défend, lui, de vouloir partir en « guerre ». Ni contre l’Elysée, ni contre personne d’autre. L’affaire Benalla et les manifestations des Gilets jaunes, entre autres, ont en tout cas ouvert d’autres fronts que ceux, judiciaire, du “Benallagate”, ou purement social, du pouvoir d’achat. Pas moins dangereux, d’ailleurs. Ce front politique risque d’occulter les vrais problèmes. Les questions de fond. Et pourrir encore un peu plus l’ambiance générale.