Plus qu’une promesse – L’édito de Patrice Chabanet
Il aura suffi d’un communiqué du groupe Pfizer pour faire naître un immense espoir dans le monde. Le vaccin contre le virus tant attendu semble – enfin – à portée de main. Un grand rayon de soleil dans un ciel chargé de contaminations et de réanimations. Les places boursières ne s’y sont pas trompées, avec l’explosion des cotations, notamment en France. Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques jours à peine on imaginait une pandémie en montagne russe : après la deuxième vague, une troisième, puis une quatrième et ainsi de suite.
La mise au point du vaccin constitue avant tout une avancée sur le plan sanitaire. Il laisse apparaître une moindre pression sur le système hospitalier, avec moins de contaminations, moins de cas graves et, bien sûr, moins de décès. Il faut saluer au passage l’incroyable réactivité des laboratoires et de leurs équipes. D’habitude, entre la phase recherche et la mise sur le marché d’un vaccin, il faut attendre une dizaine d’années. Cette fois-ci, le délai serait ramené à un peu plus d’un an. Un exploit qui va au-delà du gain financier attendu. Le marché du vaccin verra d’ailleurs l’arrivée de concurrents, eux aussi bien lancés dans leurs recherches.
L’impact économique de pareille découverte est évident. Des secteurs asphyxiés par les couvre-feux et les confinements vont pouvoir respirer, pas tout de suite bien sûr, mais la perspective de voir le mal vaincu va réduire le champ des incertitudes. L’heure sera plus à la reconstruction d’un avenir qu’à la survie, même si, il faut en être conscient, le coronavirus laissera sur le carreau bon nombre d’entreprises et de commerces.
Il faudra plusieurs mois pour servir tout le monde. D’où l’impérieuse nécessité de ne pas baisser la garde. Un déconfinement débridé risquerait de se payer cher et de freiner les effets des campagnes de vaccination à venir. Cela dit, ne boudons pas notre plaisir : le 9 novembre 2020 est à marquer d’une pierre blanche.