Plan com – L’édito de Christophe Bonnefoy
On ne peut pas demander aux footballeurs d’aujourd’hui d’être les mêmes que ceux d’antan. On ne peut plus exiger d’eux, de rester les éternels ados qui couraient jadis, non pas après l’argent, mais après le plaisir pur. Le plaisir de se dépasser. Celui de réussir à soulever les foules. Et, tout simplement, de vivre sa passion. Sans arrière-pensée.
Les footballeurs, les sportifs de haut niveau en général, ont certes ce besoin, sans doute, de se sentir aimés. Adulés. Ils rêvent toujours de titres, de coupe du monde, de Ligue des champions. Ils fonctionnent encore, on l’espère, à l’adrénaline. Mais en plus d’être des sportifs, ils sont un rouage de machines devenues de véritables rouleaux compresseurs : les clubs. Les enjeux ne sont plus uniquement sportifs. Mais très largement financiers. Un joueur est programmé pour gagner. Gagner beaucoup. Gagner beaucoup d’argent. Et en rapporter énormément à son club. Dans ce contexte, les confessions, ou la mise au point (appelons cela comme on le veut), hier, de Kylian Mbappé ne sont pas seulement celles d’un joueur qui viendrait nous parler de son état de forme ou de ses rêves. Elles s’inscrivent dans un vaste plan de communication qui fait glisser le footballeur d’un terrain à un autre. Du statut de sportif à celui d’homme d’affaires. Ou quand, de musclé face au but, il faut le devenir face à ceux qui vous convoitent. Kylian Mbappé ne s’en est d’ailleurs jamais caché. Il a un plan de carrière. Logique d’ailleurs. Celui qui pourrait prétendre devenir un jour le meilleur joueur du monde – il n’en est pas très loin – n’a pas l’intention de courir uniquement après la gloire. Ce qui n’enlève rien, absolument rien, à son talent. Bien ? Mal ? Chacun a son avis. C’est comme ça. Et du moment que les supporters peuvent encore vibrer devant leurs idoles, finalement…