Place Diderot : l’opposition obtient des réponses

Le groupe « Notre parti c’est Langres » a finalement obtenu des réponses d’Anne Cardinal à leurs questions écrites. Celle relative à la place Diderot révèle un compte-rendu de visite de l’Architecte des bâtiments de France (ABF) de nature à modifier le projet de réaménagement.

La saga des questions des oppositions jamais posées en conseil municipal a finalement obtenu une première conclusion. Le groupe d’opposition « Notre parti c’est Langres », mené par Sophie Delong, a fait le choix de convertir en questions écrites, adressables à tout moment à la municipalité, les deux demandes orales qu’elle n’avait à nouveau pu poser lors du dernier conseil municipal pour, l’on s’en souvient, des problèmes de délai réglementaire. Il vient d’obtenir les réponses de la majorité.

L’une des deux questions est, pour le moins, dans le tempo de l’actualité puisqu’elle concernait le projet de réaménagement de la place Diderot. « Vous profitez des réparations pour déqualifier cette place, contrairement à l’esprit du secteur sauvegardé : instauration d’un aspect routier, mise en oeuvre d’un revêtement moins qualitatif, ignorance des circulations douces (…). L’Architecte des Bâtiments de France (ABF) rend un avis conforme sur le permis d’aménager en secteur sauvegardé. Pouvez-nous nous informer sur ses préconisations ou éventuelles réserves ? », a interrogé le groupe politique dirigé par Sophie Delong.

Visite de l’Architecte des bâtiments de France

La majorité municipale a répondu en ces termes, rappelant les principes guidant le projet de réaménagement : « Nous favorisons les liaisons piétonnes qui, jusque-là, étaient complètement oubliées. Circuler sur cet axe en poussette ou fauteuil roulant était un calvaire. Le revêtement permet de délimiter les différents espaces, et cela n’a pas fait l’objet de remarques de la part de l’ABF. Nous agrémenterons cet espace public de mobilier et de massifs fleuris ».

Le point essentiel est que l’équipe d’Anne Cardinal y a joint, en toute transparence, les premières observations de l’ABF Caroline Marlot, formulées à l’issue d’une visite effectuée le 16 mars dernier. « Ce document valide la mise en lumière des monuments et le stationnement et émet quelques recommandations à suivre pour valider le projet », ajoute la majorité municipale. Interrogés par jhm quotidien sur la nature exacte du document, les services de l’Etat ont précisé qu’il ne s’agissait que d’observations informelles, et en aucun cas d’un avis en bonne et due forme.

La bande roulante sur le grill

Caroline Marlot y dresse néanmoins des observations importantes. Si elle valide effectivement la proposition de mise en lumière, les mobiliers urbains et les onze places de stationnement conservées, elle apparaît clairement réservée sur l’un des axes forts du projet : la bande de roulement automobile, qui ne garantirait pas « un ensemble visuel homogène ».

L’ABF y indique plus précisément : « La partie piétonne sur l’ensemble du projet égale pierres de Langres, ou désactivé clair avec ligne de pavage au droit des linéaires et façades. Sur la place : pas de démarcation visuelle de teinte entre la partie circulable et la zone piétonne. A défaut, le revêtement en pierres de Langres sera retenu sur la partie place (en amorce et en sortie, côté cathédrale) et le reste sera maintenu en désactivé. »

En conclusion, Caroline Marlot indique qu’il convient, au sein du projet, de « supprimer les fils de potelets sur la partie place et les remplacer par des aménagements architecturés amenés par du mobilier urbain et de supprimer l’effet visuel de « couloir à voitures » qui renforce une perspective routière, ce que l’on cherche à effacer absolument ». Aux yeux de Sophie Delong, c’est donc en réalité « l’essentiel du projet » qui ne convainc pas l’ABF puisque la perspective routière matérialisée en était un credo fort. Après celle des questions, c’est bien la saga de la place Diderot qui semble décidément s’annoncer dans les mois à venir…

Nicolas Corté

n.corte@jhm.fr

Hôpital : Anne Cardinal « assume »

Le groupe « Notre parti c’est Langres » avait également posé une question sur la réorganisation hospitalière : « M. Cablan (Ndlr : délégué départemental de l’Agence régionale de santé (ARS)) a confirmé la fermeture, non seulement du plateau technique, mais celle de la majorité des lits de médecine, du laboratoire, de la pharmacie (…). Vous soutenez bec et ongles ce scénario de démantèlement du pôle de santé langrois, partenariat public-privé réussi. Vous dites défendre l’hôpital public. N’y a-t-il pas une contradiction ? ».

Anne Cardinal a répondu ne pas croire en cette déliquescence programmée : « J’assumerai le projet soutenu par notre majorité municipale car je sais que c’est le projet le plus réaliste (…). Je crois donc au maintien d’un hôpital public à Langres, avec tous les services pour assurer la santé des habitants (lits de médecine, lits en SSR, radiologie, labo, urgences 24 heures sur 24, consultations avancées du CHU de Dijon, etc.) ». La décision finale sur ces répartitions appartient à l’ARS, qui devrait prochainement fixer tout le monde sur la question.