Pilier du Parisien, figure de Chaumont, « Lolo » fêté en héros
Laurent Lugnier a été serveur au café Le Parisien. Où ses équipiers et les clients l’ont appelé affectueusement « Lolo » pendant… 38 ans. Eh bien « Lolo » a déposé son plateau et l’établissement a tenu, mardi 23 janvier, à fêter le nouveau retraité connu comme le loup blanc.
« Mon dernier service, c’était samedi 30 décembre, ça m’a fait tout bizarre… ». Serveur au Parisien depuis 1985, Laurent Lugnier est officiellement en retraite depuis le 1er janvier 2024. Mardi 23 janvier, l’établissement a tenu à lui dédier une soirée. Et les Chaumontais se sont pressés pour fêter « Lolo » en héros.
« Mes parents sont revenus à Manois en 1985 ». Dès qu’il a surmonté une opération chirurgicale bénigne, Laurent cherche du travail, il ne peut pas en être autrement. « Je ne suis jamais resté sans rien faire ». Il repère une annonce : Le Parisien est en quête d’un serveur, il se présente dare-dare. « Le patron me fait tenir un plateau ». Aussitôt, son verdict tombe : « c’est bon ! ». Laurent « commence tout de suite ». Depuis lors, il reste, devenant aussi le témoin d’un grand morceau d’histoire du Parisien. « C’est le quatrième propriétaire que je connais ». Force est de constater que son professionnalisme n’a jamais été remis en question.
Génération après génération
« Je connais les Chaumontais, depuis les grands-parents jusqu’aux petits-enfants ». A aucun moment le serveur n’ « écoute aux portes, surtout pas », il met un point d’honneur à « respecter l’intimité des gens ». Il voit les comportements évoluer, un peu chagrin. « Il y a 30 ans, les gens discutaient entre eux, aujourd’hui, ils sont souvent sur leurs téléphones… ». Oui, le métier est « assez physique », des kilomètres, Laurent en aligne. Un jour, il calcule même la distance parcourue en une journée avec un podomètre. Il oublie aussitôt le résultat : qu’importe, c’est comme ça, et puis voilà, le professionnel est « attaché » à son métier. Il aime bien les clients, et encore plus quelques habitués. Les années passent. Laurent continue sa route au Parisien, où il a son dimanche, manière de « préserver la vie de famille ». Il se plaît à Chaumont, où « c’est pas cher et assez tranquille ». Avec ses collègues, « ça roule ». « On est une bonne équipe, il y a une bonne entente ». Dans laquelle « on s’arrange pour les calendriers ».
La vie sans réveil
« Je ne mets pas de réveil ». C’est le premier changement que « Lolo » pointe dans sa nouvelle vie de retraité. « Je prends mon café avec le journal, je vais chercher le pain… ». Bref, Laurent prend le temps de goûter les petits plaisirs d’un quotidien sans impératif. L’après-midi est consacré à des sorties. Aux beaux jours, il faudra se mettre à quelques travaux dans la maison, il projette aussi d’acquérir un vélo électrique, son épouse en a déjà un. Et revient déjà au ¨Parisien, « comme client ». Il y a toujours quelqu’un avec lequel bavarder : « je connais plein de monde… ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr