Photovoltaïque : Nature Haute-Marne réservé sur Rolampont
Si Nature Haute-Marne n’a pas caché sa désapprobation complète quant au projet de parc photovoltaïque à Saints-Geosmes, elle est moins tranchée sur celui de Rolampont, tout en émettant de sérieuses réserves quant à l’utilisation de l’intégralité de la parcelle envisagée.
Si l’association départementale de protection de la nature et de l’environnement, Nature Haute-Marne reste catégoriquement opposée au projet de Saints-Geosmes, estimant que « l’étude de l’impact sur la biodiversité du porteur de projet est incomplète donc insincère », elle n’est pas aussi tranchée pour Rolampont.
Celui-ci est envisagé sur le site d’une ancienne carrière de 15 ha sur lesquels UrbaSolar souhaite implanter un parc solaire en capacité de produire 10 857 MWh par an, soit 25 % de la consommation de la population du Grand Langres. Le “hic” est que ce site est, tout comme celui de Saints-Geosmes, classé en Zone naturelle d’intérêt floristique et faunistique (Znieff) en raison de la présence de pelouses calcicoles sèches. Et, là où le bât blesse pour Nature Haute-Marne, c’est encore une fois le choix du site. Si l’association ne voit aucun problème à ce que soit implanté un tel parc sur les trois ha de carrière qui ont été réellement exploités, il n’en va pas de même pour le reste de la parcelle.
Justifier le choix du site
« Nous ne sommes pas opposés à tous les projets de production d’énergies dites vertes, comme le photovoltaïque, mais nous ne comprenons pas le choix des sites. L’étude d’UrbaSolar, qui porte le projet de parc solaire, est plus aboutie et prend réellement en compte l’impact sur la biodiversité. Mais une fois de plus, le choix de la parcelle pose question en raison de la présence de ces pelouses sèches entre autres. Sur les dix ha restants qui n’ont été jamais exploités, on voit des herbes “historiques”. C’est une véritable réserve de biodiversité, et d’ailleurs la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE, Ndlr) du Grand Est, dans son avis, s’étonne, je cite : “du choix du site qui occupe en grande partie une pelouse calcicole d’intérêt communautaire et présente un enjeu fort pour la biodiversité. Le site est également situé dans le périmètre de protection”. », explique Jean-Marie Rollet, vice-président de Nature Haute-Marne.
En effet, la MRAE demande à UrbaSolar de « justifier le choix du site en comparaison de l’impact environnemental avec d’autres sites proches, y compris sur le territoire de collectivités voisines, notamment en intégrant à l’analyse les deux critères relatifs à la biodiversité et la ressource en eau ».
Fin de l’enquête publique le 17 septembre
Elle s’interroge aussi sur « le bien-fondé de la mobilisation de 4,17 ha de pelouse sèche et recommande d’analyser la possibilité de leur évitement, ou tout au moins du renforcement des mesures de réduction avant de s’engager sur une compensation. Le dossier devra notamment être plus conclusif et préciser si la mesure portant sur l’entretien écologique des surfaces végétales permettra de conserver à ces pelouses calcicoles des qualités de biodiversité identiques à celles qu’elles offrent actuellement. » Et c’est aussi sur ce dernier point que Nature Haute-Marne pointe des imprécisions qu’elle estime inquiétantes : « Leur réponse est totalement imprécise : ils font état de l’absence d’utilisation d’herbicides, une fauche tardive et éventuellement du pastoralisme. Nous ne sommes pas du tout d’accord : ces mesures ne suffiront pas à conserver la pelouse exceptionnelle préexistante. »
En attendant, le projet est toujours dans sa phase d’enquête publique qui se terminera, elle, le 17 septembre. A suivre…
Patricia Charmelot