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Philippe Kalt : «pas plus d’erreurs…»

Une fois n’est pas coutume, Eclaron/Valcourt a été dirigé
par un arbitre international. Irréprochable hier, l’Alsacien Philippe Kalt revient sur les difficultés croissantes que vit le monde de l’arbitrage. Et sur la vidéo-assistance.

Le Journal de la Haute-Marne : Pour les clubs, la Coupe de France est une compétition vraiment à part. Est-ce la même chose pour les arbitres ?
Philippe Kalt : «C’est un esprit différent, surtout quand les deux équipes qui s’affrontent possèdent des divisions d’écart. Il y a une certaine magie et un brin de folie dans la Coupe de France qu’on ne retrouve pas nécessairement ailleurs. Les arbitres sont avant tout des passionnés de foot. Ce sont donc des moments agréables. Malheureusement, entre Eclaron/Valcourt et Dijon, la différence de niveau était manifeste et il n’y a donc pas eu ce petit brin de folie. Généralement, quand le terrain est en mauvais état, cela favorise l’équipe la moins à l’aise techniquement. Là, cela n’a pas été le cas.»

JHM : Aviez-vous déjà eu l’occasion de vous rendre en Haute-Marne ?
P. K. :
«Non, pas du tout. C’était ma première visite. On m’a mandaté sur ce match-là, comme cela se décide en championnat. C’est le même mode de fonctionne- ment. Je n’ai rien choisi.»

JHM : Qu’avez-vous pensé de cette rencontre-là, où il n’y a du reste eu aucun carton ?
P.K.:«Sur le plan du jeu, il n’y avait pas photo, comme on dit. Maintenant, pour parler des cartons, c’est vrai qu’en coupe de France, à partir du moment où l’esprit est positif, où il n’y a pas de gestes antisportifs, on ne veut pas ajouter ce genre de désagrément. Les conditions de match, on essaie de s’y adapter.»

JHM : La violence verbale et physique à l’égard des arbitres est un réel fléau, qui va croissant. Que faire pour l’endiguer ?
P. K. : «D’abord, il faut arrêter de tirer sur l’ambulance de façon systématique. Cela se fait au plus haut niveau et cela se répercute dans le monde amateurs. Il y a un phénomène de mimétisme. Un arbitre, s’il est en Une d’un journal, c’est qu’il a commis une erreur. Il y a une surmédiatisation du football en général et, par ricochet, des décisions arbitrales. Je pense pourtant qu’il n’y a pas plus d’erreurs d’arbitrage qu’il y a cinq ans. Simplement, avant, on ne disposait pas de tous les moyens technologiques d’aujourd’hui pour décortiquer les images et vérifier ou contester une décision. Il y a vingt ans, on n’avait peut-être même pas de ralenti.»

«Accompagner les jeunes arbitres»

JHM : Que faudrait-il faire pour susciter des vocations ?
P. K. :
«Arrêter la contestation, déjà. Quand un jeune de 15 ou 16 ans fait du sport, c’est qu’il est passionné. Se lancer dans l’arbitrage en se disant qu’on va être contesté toutes les cinq minutes, ça ne donne pas envie. Alors on s’oriente vers autre chose. Il existe plusieurs choses pour susciter des vocations, comme les journées de l’arbitrage. Je pense aussi à une action mise en place en Alsace. On a créé un dispositif d’accompagnement pour les jeunes arbitres. C’est un système de fidélisation. Quand un premier pépin arrive, on est là pour aider, pour surmonter la difficulté et éviter que l’arbitre baisse les bras immédiatement. On veut des arbitres qui durent, dans une société où zapper est devenu une habitude.»

JHM : La vidéo dans l’arbitrage, vous en pensez quoi ?
P. K. : «Pour l’instant, les instances n’en veulent pas. Nous, dans le monde de l’arbitrage, on n’y est pas opposés. Tout ce qui pourra permettre de limiter les erreurs ne peut constituer qu’un progrès. Mais voilà, nous, les arbitres, nous sommes ce que les juges sont à la magistrature. On ne peut agir que selon les moyens qu’on nous donne. Aujourd’hui, on n’a pas cette vidéo. On attend que les élus tranchent.»

JHM : Les visionnages d’images ne permettent même pas toujours de déceler la nature exacte de la faute…
P. K. : «A partir du moment où le visionnage d’images ne permet pas un avis évident, alors je pense qu’il faut faire confiance à l’instinct et à l’œil humain. On pourrait aussi imaginer d’autres évolutions dans l’arbitrage. Des tests ont été effectués avec un arbitrage à cinq. On attend là aussi les conclusions de l’UEFA et de la FIFA.»

JHM : Passer à cinq arbitres accroîtrait la pénurie déjà criante d’arbitres dans le monde amateurs…
P. K. : «Sauf, peut-être, si on ne généralise pas ce passage à cinq à toutes les divisions…»

Propos recueillis par Delphine Catalifaud

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