Pêcheur et Youtubeur
Georges Baudvin est à la fois pêcheur et Youtubeur. Il était venu de Lyon ce 14 mars 2020 pour faire l’ouverture sur la Marne à Bologne, au domaine de l’Ile au Vert de Bertrand Masse, guide de pêche.
Créée il y a cinq ans par Florian Morel, la chaîne Fishare diffuse sur Youtube et sur son site web des vidéos de pêche. Elle a près de 100 000 abonnés, ce qui en fait la deuxième de France concernant la pêche, et ses productions peuvent compter plusieurs centaines de milliers de vues.
La chaîne fonctionne sur une forme associative avec une dizaine de membres bénévoles, dont Georges Baudvin, présent ce week-end en Haute-Marne. Ce Lyonnais de 36 ans, maquettiste d’architecture de profession, a rejoint l’équipe Fishare l’an dernier. Il défend une certaine vision de la pêche. «Notre but est de promouvoir une pêche moderne en essayant de respecter au maximum le poisson, qu’on le prélève ou pas. Nous ne sommes pas dans le jugement sur la pratique du no-kill. Il faut avoir en tête que la pêche est un sport par nature “primitif” qu’on essaie de faire de la façon la plus propre possible » indique-t’il. Une conception que la chaîne défend à travers ses vidéos.
« Dans le Youtubbing, il y a beaucoup de consommation d’images, pas forcément de bonne facture. Nous voulons promouvoir des images de qualité pour une pêche de qualité » indique-t-il. « On aime bien la pêche, mais ce qu’on essaie aussi de valoriser, c’est le patrimoine naturel. On veut aussi essayer d’expliquer que la pêche finalement c’est lié à la préservation de notre nature, de notre environnement. Et prendre conscience aussi que c’est pré- cieux, que ces instants sont précieux. » «Cette année, on va faire des vidéos sur la pêche en France» confie Georges Baudvin. « On a un patrimoine halieutique magnifique. Ce n’est pas la peine d’aller loin pour faire de belles pêches. Il y a plein de jolis coins ici » Et la Haute-Marne en regorge.
Le pêcheur, un lanceur d’alerte ?
« C’est vrai que les pêcheurs sont en proximité directe avec la nature et avec l’eau, qu’ils pratiquent leur activité dans un milieu naturel » analyse Georges Baudvin. « Alors, est-ce qu’ils sont lan- ceurs d’alerte ? Je ne pense pas tous, malheureusement. Est-ce qu’ils sont plus consommateurs que lanceurs d’alerte, ça pour moi c’est une question intéressante. Le pêcheur lanceur d’alerte, oui, certainement il y en a beaucoup, mais dans quelle mesure ? On sait que c’est le deuxième sport le plus pratiqué en France. Il y a environ deux millions de licenciés, est-ce qu’il y a deux millions de lanceurs d’alerte, je n’en suis pas sûr. »
Jean-Noël Deprez
