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Pauvre football

Joinvillois et Chevillonnais ont donné une bien triste image du football en février 2011, à l’occasion d’une rencontre de bas niveau. Blessés au cours d’une rixe des plus confuses, deux prévenus ont nié toute implication et dénoncé les propos racistes assénés à leur encontre.

 

Derrière les frasques d’une équipe de France victime de la paupérisation des esprits de joueurs aux comportements indignes de leur rang se cache les dérives du football amateur. Véritable exutoire pour des pseudos-sportifs en mal d’expression, le ballon rond focalise diverses dérives. Certains clubs sont plus particulièrement touchés. Les insultes à caractère racial sont ainsi légion dans plusieurs stades. Gendarmes, policiers et représentants du Ministère public seraient surpris, à l’occasion de visites impromptues, de constater le climat régnant autour des mains courantes peuplées de spectateurs exprimant leur haine en toute impunité.

La violente rixe survenue, le 20 février 2011, entre joueurs des clubs de Chevillon et Joinville illustre des dérives propres à un sport jouissant d’une extrême popularité. Une certaine tension est perceptible dès les premières minutes de jeu. Tacles assassins, insultes et jets de cailloux précèdent un envahissement du terrain ponctué par une violente rixe. L’intervention des gendarmes permettra de calmer les esprits.

Au lendemain de cette parodie de football, deux joueurs du club de Joinville déposent plainte. Disposant de certificats médicaux faisant respectivement état de trois et quatre jours d’Incapacité totale de travail (ITT), Pierre et François Perrin dénoncent coups et insultes à caractère racial. Affichant quatre et sept jours d’ITT, deux joueurs du club de Chevillon déposent également plainte. Seuls les joueurs joinvillois seront poursuivis au terme de délicates investigations…

Après avoir été lourdement sanctionnés par les instances du District de Haute-Marne – suspension de cinq et trois ans appelées à être examinées par une commission d’appel -, Pierre et François Perrin ont répondu de leurs actes – présumés – devant le tribunal correctionnel.

«Un tabassage en règle»

Représentant les victimes, Mes Boesch et Moussa ont fait état de nombreux témoignages accablants illustrant «un tabassage en règle». Des dirigeants du club joinvillois auraient plus particulièrement reconnu l’implication de Pierre et François Perrin. «La sœur d’un des joueurs de Chevillon est gendarme à Joinville. Nous avons essuyé des propos racistes, mais nous n’avons jamais frappé personne, nous avons juste pris part à la mêlée», répliquaient, en choeur, Pierre et François Perrin. Ces explications peinaient à convaincre le procureur Clémençon, le représentant du Ministère public requérant six mois de prison avec sursis et 18 mois d’interdiction de paraître dans une enceinte sportive à l’encontre des deux prévenus.

Assurant la défense de François Perrin – accusé d’avoir porté des coups aux deux victimes -, Me Alfonso mettait clairement en doute le traitement du dossier. «Il n’y a aucun témoin objectif dans cette affaire. Les joueurs de Chevillon n’auraient strictement rien fait, je n’y crois pas un seul instant ! D’autres joueurs ont été lourdement sanctionnés par le District de football, mais ils ne sont pas poursuivis. François Perrin a un casier vierge et il a reçu des coups comme l’indique une ITT de trois jours», soulignait l’avocate avant de solliciter la relaxe de son client pour les coups prétendument portés à une des victimes et une faible amende pour les violences exercées à l’encontre du deuxième plaignant. Me Alfonso s’est également élevée contre la montant des dommages et intérêts sollicités par les conseils des prévenus. Le juge Thil a mis l’affaire en délibéré. Justice sera rendue en date du 27 août.

 

Note : Pierre et François Perrin ont été condamnés.

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