Paul Peigney fait voyager de Haute-Saône en Bretagne sur ses toiles
La Rotonde du Centre Borvo offre d’un seul coup d’œil l’ensemble des œuvres de Paul Peigney. Cette “Rétrospective” retrace douze années de travail.
Sa vie est un exemple de courage, ses parents ayant fait connaissance dans des camps de triste renommée. Seul, il a tracé son chemin. Il a réalisé son premier tableau à 18 ans, à Saint-Nazaire. Il a toujours la nostalgie de la Bretagne qu’il a adoptée pour y avoir travaillé. Il a salué le « peuple généreux » de cette région, « certes un peu têtu, avec des copains à l’amitié solide ». Professionnellement, il a décroché à 40 ans un BTS lui permettant d’exercer sa carrière dans le dessin industriel.
Dans cette rétrospective à Bourbonne, la nostalgie de sa Bretagne et de ses plages rocheuses se ressent à travers les reproductions de sujet maritimes. Puis, la localité haut-saônoise de Vernois-sur-Mance à la lisière de la Haute-Marne sera son dernier port d’attache.
Sa quête artistique explose à l’heure de la retraite. La Haute-Saône avec les célèbres “Mille étangs” et les basses Vosges lui permettent de mettre en exergue son talent, déclinant son style sur les bases du réalisme inspiré par la nature et ses paysages haut en couleur, dans une atmosphère éthérée.
“Magicien du rêve”
Il décline aussi bien ses œuvres à l’huile qu’au pastel ou à l’aquarelle, mais utilise de préférence le couteau lisse pour travailler sans épaisseur : une technique apportant à ses tableaux un effet miroir qui donne une profondeur à ses paysages.
Son credo est que « la peinture est une réflexion permanente, et qu’après une journée de travail, je suis exténué mentalement ». Il vit ainsi sa passion en passant de la raison à l’évasion. Pour le visiteur, ses œuvres cultivent l’imagination et la contemplation. Aussi peut-on le qualifier de “magicien du rêve et du bonheur tranquille”. Il réalise aussi des portraits et des nus.
Paul Peigney se remet sans cesse en question, en quête de nouveautés, abordant la peinture moderne, avec une cathédrale de Langres métamorphosée qui a connu des coups de cœur, ayant été amené à la reproduire à nouveau.
Il utilise aussi la peinture pour délivrer des messages, avec une belle pointe d’humour acidulé sur sa vision du monde d’aujourd’hui à l’image des “dindons de la farce” et du “partage des richesses” avec une image forte de l’immigration, criante d’actualité et d’avant-garde car cette toile a été créée il y a dix ans. L’artiste a exposé en maints endroits, fidèle aux salons de peinture et de sculpture, en ce même Centre Borvo. Il a glané médailles d’or, d’argent et de bronze. Il est aussi un participant emblématique des “Peintres dans la rue” tant dans la cité thermale que dans celle de Diderot, ou au château de Champlitte.
Ce personnage attachant et infatigable a aussi repris la présidence de La Palette du Fayl qui est entre de bonnes mains artistiques.
Entrée libre chaque jour.