Patroller : le drone tant attendu au 61ème RA
Lors de sa visite au 61e régiment d’artillerie de Semoutiers, le 4 mai, le ministre des Armées, Sébastien Lercornu, a assisté au premier vol officiel du drone Patroller. Un équipement révolutionnaire. L’unité va être dotée de 28 de ces engins.
Le drone Patroller est attendu depuis plusieurs années au 61e régiment d’artillerie de Semoutiers. Laquelle unité des Diables noirs dispose de différents drones permettant de réaliser des missions de reconnaissance, de surveillance ou de renseignement à l’instar des drones opérationnels de poche (DROP) ; du NX 70 ; du drone de renseignement au contact (DRAC) ou du système de drone tactique intérimaire (SDTI).
Le SDTI – qui a notamment été déployé en Afghanistan – permet d’effectuer des missions d’information, de faire du réglage de tir et de réaliser du renseignement et de la surveillance. Ce drone nécessite l’utilisation d’un lanceur : c’est pourquoi son décollage est pour le moins spectaculaire.
Les drones Patroller armés
Ce 4 mai, le premier vol officiel du drone Patroller était effectué au 61e RA, sous les yeux du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Les drones Patroller ne sont pas encore livrés au régiment de Semoutiers. Ceux qui s’y trouvaient le jour de la visite ministérielle sont là sous la responsabilité de Safran, la société en charge de la conception. Sébastien Lecornu a confirmé la livraison de cinq systèmes de drones Patroller, soit 28 avions. Les 14 premiers sont commandés et un premier système de quatre à cinq avions sera livré d’ici cet été 2023.
Les drones Patroller seront équipés de blocs permettant de mener des missions de surveillance ou d’appui feu. Les drones serviront donc à surveiller et renseigner, mais seront également armés de sorte à permettre les frappes aussi bien pour attaquer que pour défendre. La préparation de l’armement des drones Patroller est en cours avec la Direction générale de l’armement (DGA) et est annoncée pour 2026-2027.
Un saut qualitatif avec le Patroller
Pour le régiment, l’enjeu est d’assurer la formation – bien engagée – des télépilotes, analystes d’images (en 3 D) et des personnels de maintenance. Dans la présentation faite au ministre, le colonel Moulier, chef de corps du 61e RA, comparait les performances du Patroller à celles du SDTI : « L’ancien système volait quatre heures à 80 km. Le système Patroller vole 14 heures à 150 km avec une extension possible jusqu’à 400 km avec un relais. » Le saut qualitatif est également mesurable au regard des performances des images collectées via ce drone multi-capteurs.
Cette dotation en drones Patroller « fait du régiment un meneur, un avant-gardiste sur la question des drones en France et dans l’armée française », résumait le ministre des Armées ce 4 mai.
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr