Patrimoine : nouvelle sauvegarde testée
La direction régionale des affaires culturelles expérimente en Haute-Marne un nouveau dispositif visant au recensement et, à terme et si nécessaire, à la restauration des œuvres historiques mobilières. Langres figure parmi les communes-tests. Explications.
En évoquant les Monuments historiques (MH), il est naturel de penser, avant tout, aux édifices et immeubles. Riche de plus de 2 000 ans d’histoire, Langres compte ainsi une cinquantaine de bâtiments classifiés, de la fontaine de La Grenouille à l’imposante cathédrale Saint-Mammès, en passant par plusieurs hôtels particuliers. Mais l’inscription ne s’arrête pas aux immeubles. De nombreux biens mobiliers peuvent également être classifiés au titre des Monuments historiques. Et, à ce titre, bénéficier d’un soutien de la part de l’Etat.
Les possibilités, cependant, sont largement méconnues par les municipalités qui, la plupart du temps, en sont les propriétaires. C’est pourquoi la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Grand-Est a décidé de lancer un nouveau dispositif de recensement de l’ensemble de ces biens. Et a choisi la Haute-Marne pour cette expérimentation. Le travail a, depuis début octobre, commencé avec une cinquantaine de communes, dont Langres. « Langres est concerné. C’est l’une des communes de Haute-Marne où il y a le plus d’objets », indique Romuald Goudeseune, conservateur des Monuments historiques et « intrapraneur » de ce collectif Objets de la Drac.
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De l’immense statue à la petite cuillère
A la tête d’une petite équipe –« J’ai l’impression d’être dans une start-up » – Ronald Goudeseune va ainsi inventorier l’ensemble de ces objets. Le but est triple : « D’abord permettre à nos services, à l’État, de disposer enfin d’un recensement complet. Ensuite, rentrer en contact avec les collectivités locales pour leur expliquer que nous pouvons les aider dans l’entretien et la gestion de ces biens. Enfin, dans un troisième temps, nous pourrons ainsi, au sein de l’ensemble du département prioriser les objets à restaurer ».
Si le dispositif est, pour l’heure, expérimenté sur une cinquantaine de communes, c’est, à terme, tout le département qui en bénéficiera. A Langres, Ronald Goudeseune est d’ores et déjà en contact et au travail avec Olivier Caumont, directeur du pôle Culture et conservateur des musées, et avec le centre hospitalier qui, dans ses chapelles, abrite un certain nombre de biens classifiés. « Il faut savoir que, l’objet historique, il peut aller d’une immense statue à une petite cuillère ! », glisse le responsable de la DRAC, qui dénombre 126 biens de ce type, pour l’heure, à Langres. Dont le trésor (qui contient des reliquaires et une petite statue) de la cathédrale, qui appartient à l’Etat, et qui est classifié depuis les années 1950.
Nicolas Corté