Patrimoine et environnement font-ils bon ménage ?
Ce mercredi 6 mars, une conférence s’est tenue au cinéma A l’Affiche avec pour sujet « Les enjeux du patrimoine face aux changements climatiques ». Un thème apprécié par les spectateurs.
Le changement climatique est aujourd’hui un sujet présent dans tous les esprits. Ce mercredi 6 mars, une conférence était au programme au cinéma A l’Affiche. Elle portait le nom : « Les enjeux du patrimoine face aux changements climatiques ». Des élus, des architectes et autres spécialistes du bâtiment étaient invités pour l’occasion. Plus de 150 personnes ont écouté religieusement la parole avisée d’Ann Bourgès, conférencière et secrétaire générale du Groupe de travail climat et patrimoine à ICOMOS France.
La reunion a commencé par une présentation du changement climatique et comment il implique une modification progressive du territoire. Il est pourtant important de faire attention à notre patrimoine. « Ce qui est important, c’est de conserver au maximum les bâtiments car conserver est un acte vert », explique Ann Bourgès.
« Aujourd’hui on pousse à utiliser de la végétation sur l’habitat »
Ainsi, pour rénover ou construire des bâtiments, les architectes doivent s’interroger s’ils installent ou non des plantes et autres herbes sur les toits. « Aujourd’hui, on pousse à utiliser la végétation sur l’habitat et c’est une bonne chose parce que cela a été démontré que les toits végétalisés réduisent énormément l’effets des températures dans les bâtiments. On peut aussi apporter aux alentours du bâtiment des plantations qui réduisent la chaleur », complète la conférencière.
En ce sens, elle a souhaité souligner l’importance de l’architecture vernaculaire. Cette dernière désigne une architecture conçue en adéquation avec le territoire dans lequel elle se trouve ainsi qu’avec ses habitants. Elle explique, « l’architecture vernaculaire, on va revenir sur des principes de bon sens du bâti ancien qui est une architecture insérée dans un paysage ».
Côté patrimoine, deux thèmes ressortent : la conservation et la restauration. Selon elle, « le terme passoire thermique est inadapté pour un bâtiment ancien. Ce n’est pas qu’une passoire. Il est aussi très vertueux parce qu’il existe déjà. » Outre l’aspect de conservation, la rénovation a été évoquée. « Rénover a un impact sur la diminution des gaz à effet de serre puisqu’on va garder un maximum du bâti tout en rénovant quelques points dans cette structure», évoque-t-elle.
Fort d’un patrimoine diversifié et de qualité, la ville possède de nombreux lieux patrimoniaux comme l’ancienne école Sainte-Marie, la chapelle de l’hôpital et bien d’autres. L’occasion était parfaite pour faire un parallèle avec l’école d’architecture de Chaillot. Ce centre de spécialisation et d’approfondissement en architecture post-master a posé ses valises en terre chaumontaise depuis octobre dernier.
Les élèves ont pour but d’étudier le patrimoine de la ville parmi une dizaine de sites. Les sites concernés sont notamment le théâtre de Chaumont et l’église de Brottes. En juin 2025, les cinquante élèves présenteront une restitution publique de leurs travaux. Le travail réalisé sera une base de réflexion pour de futurs projets des communes. Si un dossier plait, il pourra être approfondi.
Chaumont, une ville des arts et du patrimoine
La labellisation de Chaumont en « Villes d’arts et d’histoire » est en cours. Créé en 1985, le label récompense les « territoires conscients des enjeux que représente l’appropriation de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants ». Les collectivités doivent aussi « s’engager à présenter le patrimoine dans toutes ses composantes ou encore d’initier le public jeune à l’architecture et à l’urbanisme ». En 2023, le label était composé de 203 territoires.
Julien Voirin