Pass vaccinal : entre résignation et adaptation
Santé. Avec l’arrivée du pass vaccinal remplaçant le pass sanitaire le 24 janvier dernier, les responsables de structures culturelles et de lieux publics doivent à nouveau s’adapter.
Depuis maintenant une semaine, le pass sanitaire est devenu pass vaccinal, changeant encore une fois les habitudes. Au Nouveau Relax, « Service compris », la représentation de la semaine dernière, a tout de même attiré 130 personnes, de quoi ravir le monde du spectacle. De manière générale, le théâtre attire bien depuis la rentrée. Quelques personnes ne sont pas venues du tout alors qu’elles avaient réservé mais c’est habituel. « On n’en connaît pas les raisons. »
Par contre, comme le pass doit être demandé à partir de 16 ans, cette restriction peut tout changer au niveau des sorties scolaires des plus âgés. La semaine dernière, le groupe venant de l’option théâtre du lycée Bouchardon, était moins fourni que prévu. « Normalement, ce sont des élèves enthousiastes car les représentations leur plaisent. »
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A la MJC non plus, Fabrice Montignon, le directeur, n’a pas remarqué de changements majeurs au niveau de la fréquentation. « Les adhérents adultes avaient déjà tous au moins deux doses et ne se faisaient pas tester toutes les semaines pour venir. Ils se sont naturellement mis à jour. » Par contre, la crise sanitaire a fait du mal à la structure. Elle a perdu plus de 260 adhérents, essentiellement des adultes, dans la section sport/santé/mieux-être car ce sont eux qui étaient le plus contraints. L’objectif de l’association est d’aller à leur reconquête.
Palestra : « on verra sur le long terme »
Au centre aquatique Palestra, le changement passe surtout par une vigilance accrue. « Avant un test PCR ou un pass sanitaire pouvait suffire. Maintenant, il faut le pass vaccinal et on a besoin d’être plus attentif au moment de l’arrivée des clients, surtout pour les entrées individuelles », note Axel Nepper, le directeur. Depuis une semaine, Palestra a tout de même constaté une baisse de fréquentation sans pouvoir dire, pour l’instant, si elle est consécutive au pass sanitaire ou à la multiplication des cas de Covid. « On verra sur le long terme. »
Le retour des non-vaccinés
Pour Alexandre Pernet et Maeva Nowodoworsky, du restaurant l’Utopiste, l’instauration du pass vaccinal depuis le 24 janvier dernier n’a pas apporté de grands changements. « Ce qui nous a le plus impactés est le télétravail. Les gens ne viennent pas manger le midi, car ils restent chez eux pour travailler. Il y a aussi beaucoup de cas contacts et de personnes positives. Le centre-ville en souffre », développent-ils. « Nous avons constaté une différence dès début janvier, mais c’est plus net depuis les mesures instaurées. »
Cependant, ils ne sont pas les seuls dans ce cas-là. « D’autres commerçants, qui ne sont pas forcément dans la restauration ou dans l’alimentaire, ont constaté une baisse de fréquentation importante. Nous sommes en pleine période de soldes et, pourtant, il n’y a pas grand monde dans les rues. C’est dommage. »
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Autre problème rencontré : celui des personnes qui ont leur 3e dose, mais dont le pass n’est pas encore activé. « Certains ont déjà retiré leur ancien QR code pour ne pas se tromper, sauf qu’ils oublient qu’il y a un délai avant que le nouveau soit opérationnel. Alors on ne peut pas les accepter », déplorent les restaurateurs. Ils ont aussi constaté un retour des non vaccinés, ceux ayant obtenu un certificat de rétablissement après avoir contracté la Covid-19. « C’est bien de voir de nouvelles têtes ou de revoir certains clients. »
Le manque de monde se fait également ressentir au cinéma, mais pas à cause du pass. « Je ne suis pas sûr que les gens fassent bien la différence. Souvent, les spectateurs demandent en caisse ce qui distingue le pass vaccinal du sanitaire. Nos entrées ont baissé mais ce n’est pas en lien direct avec cette restriction. Depuis l’instauration du nouveau pass, j’ai dû avoir une seule personne qui s’est présentée avec un test PCR », souligne Charles Huyghe, responsable du cinéma A l’Affiche.
Laura Spaeter et Caroline M.Dermy
Le pass vaccinal bien accepté
« Je suis pour le vaccin », déclare Geneviève Truyer, une habituée du cinéma. A la sortie du vaccin, Geneviève n’était pas forcément pour mais, avec les encouragements de ses enfants, le fait qu’elle soit âgée et qu’elle sorte souvent, elle a accepté de se faire vacciner et ne le regrette pas.
Bernadette, une amie de Geneviève, explique que rien n’a forcément changé depuis l’annonce du pass vaccinal. Elle a ses trois doses mais trouve que le pass n’est pas assez demandé à certains endroits. Elle confirme être pour ce dispositif. Elle le conserve d’ailleurs sous papier au cas où elle aurait un problème avec son téléphone.
« Je suis autant pour que contre », annonce Raphaël, un Chaumontais vacciné contre la Covid. Cependant il pense que cela engendre beaucoup de discriminations entre les vaccinés et les non-vaccinés. « Le pass est très pratique lorsqu’il s’agit de sortir ou de profiter des choses simples de la vie mais, si on reste chez nous, il n’est d’aucune utilité. »
De notre stagiaire Luna Logerot