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Pas toute seule – L’édito de Christophe Bonnefoy

Y’avait qu’à. L’action du gouvernement, depuis le début de la pandémie, est parfois jugée sur la base d’une colère, d’un ressentiment, d’un ras-le-bol. Parfois à tort. Parfois à raison. Mais de plus en plus, à travers ces fameux réseaux sociaux, qui autorisent tout et n’importe quoi. Alors certes, la gestion de la crise n’a pas été parfaite tout le temps. Mais elle n’a pas non plus été désastreuse en permanence. Il y a eu des carences, il y a eu, aussi, des décisions qui ne pouvaient pas ne pas être prises.
L’audition d’Agnès Buzyn par la Cour de justice de la République ne relève pas d’une mise au pilori. Mais, espérons-le, d’une tentative d’explication. Et de compréhension. Celle qui était ministre de la Santé en décembre 2019 a géré. Tant bien que mal. Et ses propos de l’époque apparaissent aujourd’hui totalement décalés – irresponsables ? -, eu égard à la gravité constatée de la situation, presque deux ans après. Elle avait minimisé. On le lui reproche aujourd’hui. Les autorités sanitaires mondiales étaient pourtant loin, alors, d’avoir pris la mesure de la pandémie naissante. Ce manque d’anticipation de la part de la ministre, à ce moment-là, ne doit pas cacher une responsabilité beaucoup plus large que la sienne.
On peut d’ailleurs se demander quelle aurait dû être l’attitude à adopter, dès lors que les premiers cas chinois de Covid-19 ont été connus. Minimiser ? Ça revient comme un boomerang au visage de l’ex-ministre. En faire trop ? On voit à quel point la moindre mesure, désormais, est contestée. La critique est toujours facile… a posteriori.
En tout état de cause, il faudra comprendre, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. C’est on le souhaite tout le sens de la mise en examen hier d’Agnès Buzyn. Mais d’autres, aussi, devront être entendus…

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