Pas que Paris – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il n’y a pas que Paris dans la vie. Enfin… presque. Après un 18e opus sous le signe de la violence, on a enfin retrouvé pour la 19e semaine de manifestation des Gilets jaunes, un semblant de normalité dans la capitale. Le jaune, justement, a semble-t-il repris le dessus sur les tenues de combat noires des casseurs. Certes, les dispersions de fin de journée ont vu voler quelques projectiles, auxquels ont répondu les habituels gaz lacrymogènes. Mais rien de comparable avec les images de la semaine dernière.
A première vue, la grande lessive au sein des autorités compétentes, comme on dit, et les nouvelles dispositions mises en place ont porté leurs fruits.
Mais il n’y a pas que Paris dans la vie… La vitrine – touristique – a été préservée. Question d’image, sans doute, aux yeux du monde entier. Ailleurs, les vitrines – celles des commerçants ou des banques – ont parfois continué à être visées. A Montpellier par exemple. Le soir d’avant, à Saint-Dizier.
On le voit bien, le fil est ténu, entre un samedi presque normal et un autre aux accents de guérilla urbaine. Et malheureusement, ceux qui n’ont pour seul objectif que de casser trouveront toujours le moyen de le faire. Ils ont de la ressource. On peut d’ailleurs se demander si hier, ils ont préféré déclarer forfait face à une adversité trop importante, ou s’ils ont juste laissé passer l’orage, avant d’agir de plus belle samedi prochain, et ceux qui suivront.
En tout cas, il y a bien une chose que peu évoquent désormais au sein des cortèges : le Grand débat. Un peu comme si chacun était passé à travers, sans croire aucunement qu’il puisse changer quoi que ce soit au mal-être qui a fait naître le mouvement. Un mal-être toujours prégnant. Et qui devrait donc, immanquablement, continuer à s’exprimer. Dès samedi prochain.