Pas mieux – L’édito de Christophe Bonnefoy
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? On pourrait presque dire qu’on n’est pas plus avancés. La victoire des indépendantistes catalans aux élections régionales ne signe pas la sortie de crise au sein du royaume ibérique. Bien au contraire.
Programmées par le chef du gouvernement espagnol après le référendum d’octobre et la scission entre Barcelone et Madrid, le scrutin de jeudi aurait dû rebattre les cartes dans le bon sens. Dans celui de Mariano Rajoy ; c’est en tout cas ce que ce dernier espérait. Il peut voir dans le verdict des urnes une bouteille à moitié vide ou à moitié pleine.
Ainsi, si le camp de Carles Puigdemont a effectivement remporté le scrutin, la victoire est toute relative. Le paradoxe place les indépendantistes en tête en nombre de sièges… mais pas en nombre de voix. Voilà de quoi alimenter la machine à ne pas tourner rond et affûter les arguments du gouvernement espagnol, qui soit dit en passant, a montré son intransigeance hier en refusant, notamment, de discuter avec le responsable catalan. Ensuite, succès électoral ne veut pas dire succès judiciaire pour les nationalistes. Puigdemont reste pour l’instant exilé, 28 personnalités de son parti sont poursuivies et la justice n’a visiblement pas l’intention de lâcher l’affaire. Juges et politiques ne suivent pas la même logique. Quand bien même Rajoy jouerait l’apaisement, la justice n’en aurait cure, rien ne l’obligerait à abandonner les procédures en cours.
Le bras de fer continue donc. Et il n’est pas fait pour rassurer les milliers d’entreprises qui ont déplacé leur siège social de la Catalogne vers d’autres régions espagnoles. Retour à la case départ.