Pas gagné – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est loin d’être gagné. Et même, d’une certaine manière, à désespérer.
Par définition, il est évidemment extrêmement difficile de partir au combat contre un ennemi invisible, qui n’a en outre pas pris la peine d’annoncer son arrivée. Quoique. Il aurait peut-être suffi de mesurer, ou deviner, l’ampleur du désastre en Chine pour s’attendre au déferlement massif du Covid-19 chez nous. Mais passons. On ne refait pas l’histoire. On la réécrira sans doute après.
L’urgence est à l’adaptation. Avec les moyens du bord, parfois, même si les masques commencent enfin à arriver. Même si on se dirige, aussi vite que possible, vers une généralisation des tests. En l’occurrence, le confinement, s’il est plus ou moins bien vécu, est l’une des mesures à côté desquelles on ne pouvait pas passer. Que n’aurait-on dit, si on avait maintenu la libre circulation des Français et que le nombre de morts – déjà trop élevé – avait été le double, voire le triple ?
Visiblement, il en est que la question n’a pas vraiment titillés. La prudence, c’est pour les autres, c’est bien connu. Au point qu’on en arrive, aujourd’hui, à un réajustement, pour ne pas dire un durcissement drastique, des mesures destinées à endiguer le mal. La plupart sont frappées au coin du bon sens. A Paris, interdiction de faire son jogging de 10 h à 19 h. Dans le Nord, pas question de cracher dans la rue ou, tenez-vous bien, de jeter à même le sol masques et gants usagés. Ou comment, pour ces deux dernières, rappeler tout simplement les bases du vivre ensemble. C’est pas gagné…