Pas de solution miracle – L’édito de Christophe Bonnefoy
Une seule chose tient de la certitude dans l’affaire Vincent Lambert : personne ne pourra jamais se satisfaire, ni de l’interminable combat juridique qui aura opposé des membres de sa famille – un terrible déchirement pour ceux qui l’ont vécu -, ni de l’issue de cette bataille, qu’elle penche d’un côté ou de l’autre.
Si, comme l’affirme le Dr Sanchez, « l’arrêt des traitements et la sédation profonde et continue » sont « initiés » dans une dizaine de jours, les uns dénonceront une mise à mort pure et simple. Si, à l’inverse, un énième rebondissement – juridique encore – vient prolonger le sursis de cet homme en état végétatif depuis un accident de la route en 2008, les seconds continueront à crier à l’acharnement.
C’est tout le côté bouleversant d’une situation qui pourrait presque résumer à elle seule le débat compliqué sur la fin de vie. Avec, en plus ici, une donnée essentielle : le patient n’a pas, n’a plus le pouvoir de décision. Lorsque c’est le cas d’ailleurs, le choix de mourir, ou pas, représente déjà un dilemme, pour celui qui subit, pour ses proches… et pour le corps médical. Les dix dernières années de Vincent Lambert, et de dizaines d’autres, donnent ainsi le ton d’un questionnement auquel il est bien difficile de répondre de manière claire, satisfaisante et définitive.
Tous les arguments s’entendent et trouvent, quelque part, une justification. Mais aucun n’ouvre le chemin vers une solution miracle. Lorsqu’en plus, l’irrationnalité des sentiments vient se confronter à la froide application des textes de loi, on se dit que le chemin est encore très long vers un débat apaisé.