Pas de panique – L’édito de Christophe Bonnefoy
La nature humaine est ainsi faite. Il suffit qu’on vienne nous dire de ne pas nous inquiéter pour qu’aussitôt, quelques gouttelettes de sueur viennent trahir notre angoisse. Pas sûr, par exemple, que l’annonce de nouvelles décisions destinées à contenir la pandémie de Covid-19 – elles seront précisées ce matin, après un Conseil de défense – ait vraiment fait souffler d’aise les Français. « Continuer à être exigeants (…) sans céder à quelque panique que ce soit ». Emmanuel Macron n’a peut-être pas pesé l’effet que pouvait avoir la fin de sa phrase sur les Français. Ou à l’inverse, a-t-il justement voulu nous préparer à un serrage de vis supplémentaire.
Ce qu’on pourrait appeler un nouveau point d’étape intervient en effet après des vacances d’été qui n’auront pas favorisé l’extinction de la pandémie. C’est tout le contraire. Irresponsabilité collective ou besoin légitime de mettre momentanément de côté trois mois difficiles à vivre ? Peu importe, ça revient au même. Les cas de Covid-19 remontent en flèche. Qui plus est, les propos du président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, ont le mérite d’être clairs. Sans fioritures. Pour lui, le gouvernement est obligé de prendre « des décisions difficiles ». Et même le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, se refusait hier à confirmer ou infirmer la moindre hypothèse. Aucune n’est donc écartée. Même les plus restrictives.
Limitation de déplacements ? De rassemblements ? Voire reconfinements localisés ? Pas impossible. Une seule chose est d’emblée exclue : reconfiner totalement, comme ce fut le cas au mois de mars. Trop dangereux… économiquement parlant. Pour le reste, il faudra sans doute se faire une raison : les stades pleins et les salles de concert bondées, voire les fiestas dans les bars branchés… ça n’est pas pour tout de suite.