Partira, partira pas ? – l’édito de Patrice Chabanet
Il est plus difficile de remanier un gouvernement que de composer une équipe nationale de foot. L’honnêteté oblige à dire qu’on est sûr de rien. Or, c’est bien connu, moins on en sait, plus la machine à rumeurs et à supputations fonctionne à plein régime.
La seule certitude qu’on puisse avoir, c’est qu’il y aura remaniement. Au-delà s’agrège une série d’interrogations. La première : Elisabeth Borne conservera-t-elle son fauteuil ? Son maintien réduirait la portée du remaniement. Tout ça pour ça ? Son remplacement, pour autant, risque d’avoir un impact limité pour une simple raison : les candidats possibles dont les noms circulent – Sébastien Lecornu et Julien Denormandie – n’ont pas la carrure nécessaire pour provoquer un choc dans l’opinion publique. Or le chef de l’Etat nous a annoncé il y a quelques semaines un “big bang” politique.
Deuxième interrogation : quelle sera l’ampleur du changement et, surtout, pour quelle politique ? Ouvrir sur la droite pourrait effaroucher la partie gauche du macronisme. On retrouve là le handicap que constitue l’absence de majorité à l’Assemblée nationale. Une difficulté qu’Emmanuel Macron va traîner jusqu’à la fin de son quinquennat. Mais il ne sera pas le seul. Ses successeurs devront gérer la fin du bipartisme. L’union nationale telle qu’elle est pratiquée ailleurs en Europe n’est pas dans les gènes français. Elle n’est pas non plus la panacée. En Allemagne, souvent citée en référence, elle peine à s’imposer. Notre modèle démocratique appellera tôt ou tard une réflexion de fond.