Paroles de parents – L’édito de Patrice Chabanet
Le meurtre de Lola nous plonge dans les eaux glauques de l’horreur absolue et du sadisme le plus raffiné. Le sang-froid des parents n’en est que plus louable. Ils portent leur deuil dans une discrétion remarquable, comme pour mieux communier avec l’âme de la jeune martyre. Sans attendre, ils se sont prononcés contre une marche organisée en mémoire de Lola. Une pudeur que n’a pas eue Eric Zemmour décidé, à tout prix, à se refaire après sa raclée à la présidentielle. Marine Le Pen a d’ailleurs vu le danger de pareille récupération. Le Rassemblement national se contentera d’organiser un rassemblement « pudique » devant l’Assemblée nationale. Ainsi la quasi-totalité de la classe politique s’est rangée derrière les personnes les plus crédibles, les parents.
Pour autant, le problème de fond demeure. Ecrasant. Comment une immigrée en situation irrégulière, de nationalité algérienne, a t-elle pu échapper à l’application de l’arrêté d’expulsion la concernant ? La réponse, on la connaît, elle est usée jusqu’à la corde : le pays d’origine de l’expulsé(e) refuse son retour. De surcroît, la France n’aurait pas le privilège de ces incohérences judiciaires. Bref, des arguments qui ne tiennent plus la route quand un drame se produit.
Mieux vaut le dire : la solution n’est pas pour demain. On ne change pas une politique migratoire, et surtout son application, en quelques mois. La question dépasse la seule politique des quotas. Il ne faut pas perdre de vue une autre réalité : dans nos sociétés se tapissent des individus dangereux qui échappent aux radars de la psychiatrie. Comment faire pour les débusquer avant leur passage à l’acte, qu’ils soient Français « de souche » ou étrangers ? Une équation à plusieurs inconnues.