Paroles de femmes et d’hommes qui ont refusé « l’inacceptable »
Le compte Twitter « Paroles de combattants de la Libération » – près de 83 000 abonnés – est à l’origine du 22e ouvrage de son administrateur, Jean-Christophe Notin. L’occasion de découvrir les parcours et les visages de 500 médaillés de la Résistance, parmi lesquels plusieurs Haut-Marnais.
Adolescent, Jean-Christophe Notin avait un rêve. Celui de « rencontrer les grands personnages de la Résistance ». Et en particulier les Compagnons de la Libération, ceux que Charles de Gaulle a distingués entre 1940 et 1946 . Alors, à la fin des années 90, le jeune Marseillais, à qui un professeur de français avait fait découvrir les « Mémoires de guerre » du Général, a pris contact avec ces preux, parvenant, à force d’insistance, à rencontrer, ou pour le moins à échanger avec 130 d’entre eux. Autant de moments privilégiés, comparables à des rencontres « entre un petit-fils et son grand-père », comme il l’explique à jhm quotidien, qui ont nourri un de ses plus fameux livres, publié en 2000 chez Perrin et consacré aux 1 038 Compagnons.
Succès immédiat
Ces enregistrements précieux, Jean-Christophe Notin les a toujours conservés. Ils ont servi de matière au compte qu’il a créé sur le réseau social Twitter : « Paroles de Compagnons ». Le principe : rendre hommage, au quotidien, à chacun de ces hommes et de ces – six – femmes, par un texte court (287 caractères maximum, le format de Twitter), un portrait, une voix. Succès immédiat.
« Grandes oubliées »
L’initiative a connu, en 2020, un prolongement, lorsque l’auteur ne s’est plus intéressé uniquement à ces « 1 038 », mais également aux médaillés de la Résistance. Ainsi naissait le compte « Paroles de combattants de la Libération » – aujourd’hui près de 83 000 abonnés. Il permet notamment à Jean-Christophe Notin d’évoquer des destins de femmes. « Elles qui représentent 10 % des 65 000 médaillés sont les grandes oubliées de l’histoire de la Résistance », estime l’auteur. C’est d’ailleurs une lycéenne, Denise Domenach, qui figure en couverture de son 22e ouvrage, « 500 combattants de la Libération. 1940-1945 », qui paraîtra ce jeudi 13 octobre aux éditions Tallandier.
Les frères Garnier
Parmi les 1 500 à 2 000 portraits publiés sur Twitter, l’auteur en a sélectionné 500, représentatifs des origines, des destins – souvent tragiques – de ces femmes et de ces hommes qui ont refusé « l’inacceptable ». Le lecteur haut-marnais y aura plaisir à retrouver – ou à découvrir – les parcours de plusieurs de ses compatriotes, comme René Migeot, de Larivière-sur-Apance. Ou les trois infirmières massacrées du château de Saulles. Ou encore les frères Luc et Roland Garnier, de Chaumont.
« J’ai 18 ans et je meurs pour la France. Devant les fusils je crie Vive ma patrie, que Dieu la protège ». Tels sont les ultimes mots écrits par Luc Garnier, et qui ont été mis en exergue dans le portrait que Jean-Christophe Notin lui a consacré. Des paroles aussi chargées d’espoir, d’amour de la France, d’émotion, on en retrouve tout au long des 256 pages de cet ouvrage salutaire en ces temps d’incertitude.
L. F.
« 500 combattants de la Libération. 1940-1945″, Jean-Christophe Notin, Tallandier, 2022.
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