Parer Épernay aux couleurs de l’arc-en-ciel
Pendant 15 ans, l’arc-en-ciel a été le premier absent des mobilisations dans la Marne. Faibles structures associatives, recrudescence des marches, manque de voix… Au beau milieu de ce désert militant, Jonathan, issu de la nouvelle génération, veut changer ça, apporter un autre souffle.
Engagé depuis ses 19 ans, le jeune homme souhaite sortir sa communauté de l’ombre, porter les revendications au plus haut.
« Il fallait que j’œuvre pour une cause qui était tabou, il y a quelques années. », dit-il d’ailleurs, à propos de ses débuts.
De là, il a été de toutes les luttes : mariage pour tou.te.s, PMA, GPA, thérapies de conversion, VIH/sida, LGBTphobies…
« Encore aujourd’hui, nous devons nous battre contre les discriminations, les violences homophobes et transphobes, mais aussi toutes les formes de rejet au travail et dans les familles. », affirme l’activiste.
Donner sa chance à l’autre
Fin janvier 2022, Jonathan fonde avec quatre amis (ils sont 15 aujourd’hui), un collectif. « Je l’ai lancé pour accomplir ce que je n’ai pas eu la chance d’avoir ou ce qui n’a pas encore été réalisé, mais aussi pour pallier ce manque de compréhension et d’écoute. », précise-t-il. « Et ce, en partageant mon vécu et mon ressenti, mais également en affirmant qu’être gay n’est plus tabou, qu’il y a des associations et des lieux de vie. », ajoute-t-il.
Adepte du terrain, il va au contact de sa communauté, à Épernay et dans les villages alentour, sensibilise sur les sujets de revendications du moment. « Même en 2022, il faut expliquer ce qu’est l’homosexualité, le sigle LGBTQIA+, le drapeau des fiertés et la signification des couleurs. », révèle-t-il, assez peiné. Pour autant, « je reçois des messages de soutien, venant de personnes qui saluent mon initiative. »
Dans la continuité du mois de célébration de la communauté, Jonathan va lancer, le 23 juillet, la toute première marche des fiertés, à Épernay. Et ce, pour « rendre la ville forte et fière des couleurs arc-en-ciel”, en faire une capitale LGBT. « Il faut faire la fête, rattraper le temps perdu, s’unir, marcher ensemble. », justifie-t-il.
Aldric Warnet