Parc national : un équilibre agro-sylvo-cynégétique à trouver
Chasseurs, agriculteurs, forestiers et représentants de l’Etat étaient rassemblés ce 16 novembre en préfecture. Au menu des discussions : l’agrainage, la maîtrise des populations de gibier, la biodiversité et l’équilibre économique.
Les échanges ont été riches, nourris. Tout le monde est d’accord sur la finalité : trouver un équilibre agro-sylvo-cynégétique et économique, en particulier sur la zone du Parc national. Tous les acteurs concernés – forestiers de l’Office national des forêts et des syndicats forestiers publics et privés, chasseurs, syndicats agricoles, représentants du Parc national – étaient rassemblés le matin du 16 novembre en préfecture pour une Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS).
Directeur régional de l’ONF, Christophe Fotre déroulait un plaidoyer en faveur de l’adaptation des forêts aux changements climatiques. Laquelle forêt génère tout de même 50 000 emplois pour la filière bois en Grand Est. Faisant état des affres subis par épicéas ou hêtres, le directeur régional démontrait la nécessité pour les forêts de s’adapter. « Nous devons pour cela rétablir un équilibre sylvo-cynégétique », martelait-il sous le regard de la directrice régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, Anne Bossy. Cette dernière a d’ailleurs évoqué le plan de relance pour la forêt, comme piste.
Bouger les lignes
Pour Christophe Fotre, stopper l’agrainage est une volonté clairement annoncée. « Cela nous conduira, à partir de l’hiver prochain, à changer de paradigme : »Il n’y aura pas d’agrainage, sauf…« » Il poursuivait en évoquant le sujet des clôtures : « On ne souhaite pas clôturer les forêts ni qu’elles soient transformées en parcs. » Christophe Fotre a également indiqué qu’il n’est pas exclu pour l’ONF « de reprendre en gestion les lots de chasse. L’idée est pour nous de développer de nouvelles pratiques, comme la traque-affût, venant d’outre-Rhin, qui permet de mettre en mouvement le gibier dans une parcelle et d’exercer une pression de chasse plus efficace. »
Mais en parallèle, l’idée maîtresse sur laquelle tout le monde s’accorde semble de réduire les populations de gibier. Celle des sangliers pour limiter les dégâts dans les cultures, mais aussi celle des cervidés pour permettre un renouvellement forestier et une plus grande diversité. « Dans un Parc national, on s’intéresse à la biodiversité au sens large. Le petit mulot m’intéresse autant que le cerf, il a sa place », indiquait Philippe Puydarrieux, directeur du Parc national.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr