Par petites touches – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’Assemblée nationale, lieu de débats, lieu d’échanges, grille de départ de cette course aux projets qui, n’en doutons pas, ne fera qu’un vainqueur : le peuple français.
Sur la forme, on ne peut douter un seul instant que débats et échanges seront de la partie pendant cinq ans. D’un niveau plus ou moins égal, certes. Sur le fond, on ose espérer que chacun prendra ses responsabilités, non pas calquées sur de simples ambitions personnelles, mais dans l’intérêt collectif.
Sur la forme donc, oublions donc ces petites manœuvres qui exaspèrent et mènent, finalement, les électeurs à préférer – façon de parler – la partie de pêche à la participation aux scrutins. La guéguerre engagée entre l’expérimenté Eric Ciotti et le « bébé » député Louis Boyard – tous deux dans la provoc’ d’ailleurs – sur le port de la cravate dans l’hémicycle et/ou le prix des costumes de nos élus est juste lamentable. On comprend l’idée, on capte bien les symboles qu’ils veulent afficher, mais bonjour l’image qu’ils renvoient…
Beaucoup plus intéressantes et constructives sont la proposition sur le prix du carburant ou la dotation de l’État aux Départements qui versent le RSA pour en compenser la hausse. Dans ce dernier cas d’ailleurs, le groupe Horizons, allié de la majorité, a été l’un des acteurs de sa mise en minorité. Camouflet ? Là aussi, on pourrait dire que oui… sur la forme. Sur le fond – encore – voilà qui offre pourtant in fine aux lois qui seront votées, l’assurance qu’elles ne seront pas le fait que d’un groupe ultra-majoritaire, mais de toute la diversité parlementaire. Que chacun aura apporté sa pierre à l’édifice.
Evidemment moins confortable pour LREM, comme ça a été le cas ces cinq dernières années. Mais sûrement plus représentatif des courants qui s’expriment dans la société française.