Logement : d’obscurs choix architecturaux au Vert-Bois
Des panneaux installés verticalement sur les façades de plusieurs immeubles du Vert-Bois coupent la lumière des appartements, au désarroi des locataires. Un pari architectural dont l’Office public de l’habitat a bien conscience et qu’il veut tenter de corriger.
« Depuis le mois de novembre, je me bats contre ça ! » Le « ça » dont parle Jean-Luc Amelon, président de la section locale de la Confédération nationale du logement (CNL), ce sont des panneaux installés ou en cours d’installation sur les façades de plusieurs immeubles du haut du Vert-Bois : Persée, Atalante, Diane et Hercule.
« Ce sont les plans de l’architecte »
Des panneaux placés horizontalement en guise de brise vue, sur les balcons, ou verticalement de façon aléatoire, ce qui coupe la lumière à l’intérieur de plusieurs appartements. « En réunion de quartier en novembre, plusieurs locataires s’en plaignaient déjà », assure Jean-Luc Amelon. Depuis, les doléances se multiplient, à l’instar de celle de Marie-Claude, qui craint l’installation future : « Ma petite distraction, c’est de regarder les arbres, les oiseaux et les personnes qui passent dans mon champ de vision, il va être diminué par la pose d’une plaque et la lumière va être réduite », craint l’octogénaire, qui réside à Persée, dans un courrier envoyé le 28 février à l’OPH.
« Ça augmente le chauffage et ça diminue la lumière, on ne comprend pas l’intérêt », reprend le président de la CNL locale. « On parle beaucoup d’économie d’énergie, ce n’est pas logique », enchaîne sa trésorière, Annie-France Brousmiche.
L’OPH est bien au courant du problème. « Le permis de construire, pour la réhabilitation thermique de ces immeubles, a été posé avec ces panneaux, ce sont les plans de l’architecte, pour donner de la profondeur à la façade, donner du relief », indique Delphine Paillardin, directrice générale de l’OPH. Les panneaux n’ont aucune autre utilité que « l’esthétique » souhaité par l’architecte. Si ce n’est de protéger du soleil en été. Sauf que voilà, ils ont été « installés en hiver, ce qui mange un peu le soleil », concède Delphine Paillardin, qui a bien vu les doléances se multiplier. « Il faut que l’on voie avec l’architecte si on ne peut pas les poser horizontalement plutôt que verticalement. Pour le moment, c’est posé comme indiqué sur le permis, après on va prendre le temps de rediscuter avec l’architecte, les choses vont s’arranger. » Voilà qui devrait rassurer une partie des locataires.
N. F.