Palme d’or – L’édito de Christophe Bonnefoy
La bourde. Voilà qui ne fait pas très sérieux, alors qu’à longueur de discours, on nous vend du vert. A tour de bras presque. Sur le climat particulièrement. Pour le coup, la température est montée très vite, après l’exploit de nos députés jeudi. Ils ont décroché la palme d’or du scénario le plus improbable et précisément pris la décision qu’il ne fallait pas prendre.
Jeudi donc, les députés ont adopté l’inavouable : un amendement au budget favorisant fiscalement l’huile de palme, alors que c’est vers cette même substance qu’avaient été pointées les flèches de la classe politique il n’y a pas si longtemps. On se souvient ainsi d’une pâte à tartiner adorée des enfants – et des parents, si, si… – subitement devenue la sucrerie à ne surtout pas consommer. Déforestation oblige. Ce sont cette fois vers les carburants bio que tous les regards se sont tournés. Ils utilisent la même huile de palme. Et Total en est un gros consommateur… Bizarre, vous avez dit bizarre ? Voire suspect ?
Edouard Philippe a vite compris qu’il y avait danger et a réclamé dans la foulée un second vote de l’Assemblée qui, du coup, a fait marche arrière hier soir, contre l’avis du gouvernement. Ubuesque. Mais d’une certaine manière, le mal est fait. Soit l’amendement adopté jeudi l’a été en toute connaissance de cause, avec l’intention de passer en douce. Soit les députés n’ont même pas percuté sur l’amendement lui-même. Dans les deux cas, c’est difficilement acceptable.