Ouverture truite : trois générations sur le Rognon
Chez les Brûlé, à Roches-Bettaincourt, on pêche en famille sur le Rognon. Le père est président de l’AAPPMA. Les fils font l’ouverture ensemble. Et les petits-enfants s’y mettent aussi.
Dans la famille Brûlé, la pêche est affaire de passion autant que de famille. Il est vrai que lorsqu’on habite près d’une des rivières les plus réputées de l’Est de la France, il y a de quoi être pris par le virus. Le Rognon coule tout près de la maison familiale à Roches.
Le père, Thierry, préside depuis pas mal d’années aux destinées de l’AAPPMA La Truite saumonée. La société couvre un parcours de 17 km parmi les plus beaux de Haute-Marne, sur les communes de Roches- Bettaincourt et Doulaincourt- Saucourt.
En ce samedi d’ouverture, le 10 mars 2018, il est bien évidemment sur le pont, pratiquant aux appâts naturels. Ça mord mal ce matin. L’eau est claire, encore refroidie par les gelées et la neige de ces dernières semaines. En attendant, le président veille à ce que tout se passe bien, et il connaît à peu près tous les pêcheurs. Tout à l’heure, à midi, ils se retrouveront derrière l’ancienne école de Bettaincourt pour le traditionnel barbecue.
Rivière de nos pères
A quelques pas, ce sont ses fils, Pol et Julien, qui pêchent en duo depuis qu’ils sont enfants. Si le premier habite sur place, le second réside en Haute-Saône. Il revient chaque année pour l’ouverture sur la rivière de son enfance. «Un rituel» dit-il, autant qu’un moment privilégié de communion familiale dans le culte de la pêche.
Les deux pratiquent à la cuiller vaironnée, une Mepps n°3 suivie par un vairon naturel. Elle combine l’attractivité du leurre et de l’appât naturel. «Normalement ça marche bien à l’ouverture. On a fait de très belles truites avec», disent-ils, mais les touches se font rares. «Est-ce qu’on va en prendre une ? On regarde bien un match de foot sans voir de but…»
Comme leur père, ils pratiquent aussi aux autres leurres, spécialement le poisson nageur. Puis ils se mettront à la mouche dès que le temps le permettra.
«Excellent pêcheur» de 3 ans
Vers 9 h, place à la troisième génération. Réveillés, les petits entrent en action vers le pont bleu de Bettaincourt. Le plus jeune c’est Jules, le fils de Pol, à peine 3 ans, et déjà une grande assurance. «Je suis un excellent pêcheur, moi», dit-il.
Il est tout fier du fourchon de bois déniché par son père dans un buisson, pour reposer la canne encore lourde à ses petites mains.
Plus loin, c’est Julien Brûlé qui s’occupe de sa progéniture. Leena a 8 ans et Victor 4. Ils pêchent sous l’œil attentif de leur mère Brigitte. Le père va de l’un à l’autre, résolvant les problèmes d’accrochage et de lignes emmêlées avec une infinie patience.
Impossible de pêcher : emmener ses enfants à la pêche, c’est s’oublier pour ne penser qu’à eux. Mais c’est surtout avoir le plaisir de transmettre ce qu’on a soi-même reçu, le goût de la nature et de ces plaisirs simples de la pêche et du partage.
Jean-Noël Deprez
Retrouvez la vidéo de ce reportage en suivant le lien suivant : https://youtu.be/TlXKqfIsS-s
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