« Où que je sois, tout me rappelle à la Haute-Marne »

Installée aujourd’hui en Saône-et-Loire, Véronique Pengue demeure très attachée à ses racines haut-marnaises. Et quand elle est de retour dans son petit villagede Cirfontaines-en-Azois, bonheur et nostalgie s’entremêlent.

Les champs, la forêt, la rivière… Autant d’espaces de jeux pour Véronique Pengue qui grandit en osmose avec la nature : « La rivière était notre point de ralliement pour, selon les saisons, pêcher ou se baigner. De cette enfance heureuse, j’ai gardé le goût de la terre, la passion pour la nature, les animaux, les curiosités naturelles. »

Comme dans chaque commune rurale de l’époque, les liens entre les habitants sont solides, vrais : « L’entraide, le service étaient monnaie courante. Les liens intergénérationnels s’établissaient naturellement. Les évènements, fêtes, célébrations rassemblaient toutes les familles du village. Il me reste des évènements marquants tels que le jumelage, la réalisation de chars pour la cavalcade de Chaumont, la célébration des mais. »

Septembre 1971.  Véronique, 4 ans, est scolarisée à la petite école : « Je commençais ma scolarité avec deux défauts majeurs : être gauchère et un trouble du langage, que l’on nommerait aujourd’hui la dyspraxie verbale. Je butais sur tous les mots. Bien que cela fît rire mes camarades, j’ai eu la chance d’être prise en charge rapidement par notre institutrice. Une année scolaire a suffi pour me permettre de parler normalement. Quant à l’écriture, ma main gauche était attachée. »

Puis, déjà la rentrée à la grande école située au rez-de-chaussée de la mairie : « Je me souviens des leçons d’histoire sur de grandes cartes et de tous les moments réservés à la créativité. J’ai gardé notre classeur que nous avions réalisé en tissu, où nous rangions nos poèmes… Les tables d’écolier qui sentaient bon la cire au moment des vacances, des corvées à tour de rôle pour laver nos tableaux et rentrer le bois pour le poêle. J’ai connu la transition du porte-plume au stylo. »

Début des années 80. Véronique prend le bus pour le collège de Châteauvillain : « Tous les matins, nous attendions le bus. Et là encore que de souvenirs… Un bus qui restait souvent coincé dans la côte de Braux-le-Châtel les jours de neige et les attentes au chaud dans la chaleur et les vapeurs de la cahute de notre bouilleur de cru en saison… »

Lycée Bouchardon, université de Dijon… En 1991, Véronique débute à la Chambre des métiers à Chaumont. En 2005, la mort dans l’âme, elle quitte SA chère Haute-Marne pour rejoindre son époux en poste au Creusot. Aujourd’hui, Véronique Pengue, conseillère en insertion professionnelle, se passionne pour l’histoire, l’architecture, le patrimoine sous toutes ses formes, les traditions, la nature, l’environnement : « Où que je sois, tout me rappelle à la Haute-Marne. Je suis la résultante de tout ce qui m’a construit. Et même si chacun est acteur de sa propre vie, Il ne peut en aucun cas oublier ses racines. »

De notre correspondant Serge Borne