Osiériculture : une volonté de développer la filière
La communauté de communes des Savoir-Faire a commandé une étude à la Chambre d’agriculture afin de développer la filière de l’osiériculture autour de Fayl-Billot dont le déficit de production est un problème.
« L’idéal lorsque l’on est vannier est d’avoir devant soi deux années d’osier. Aujourd’hui je n’ai plus cela. A cause de la grêle, qui a fait des dégâts mais également à cause du changement climatique qui fait que la production d’osier est moindre », explique Florence Gaspard, vannière à Fayl-Billot.
Le déficit de production d’osier est un souci important pour la filière vannière autour de Fayl-Billot. Mais pas seulement car ce déficit est national. « Dans le département, on estime à une vingtaine d’hectares la production d’osier. S’il y en avait une dizaine de plus, toute la production serait absorbée par la profession. Lorsque l’on a des stagiaires qui veulent repartir avec une botte d’osier, ce n’est pas possible car on n’en a pas assez pour nous », ajoute Jean-Marc Blanchard, président par intérim du Comité de développement et de promotion de la vannerie (CDPV).
Les vanniers ont donc recours à l’importation d’osier pour combler ce déficit, alors qu’une production locale est possible.C’est en tout cas la mission qui vient d’être confiée par la communauté de communes des Savoir-Faire à la Chambre d’agriculture. Le cahier des charges et les objectifs de l’étude viennent d’être fixés au travers de réunion dont la dernière s’est tenue à Bussières-les-Belmont le 10 novembre.
Cette étude a pu être possible grâce à l’engagement de la région Grand Est. Lors de la visite du président Leroy à l’Ecole nationale d’osiériculture et de vannerie (Enov) Bernard Frison, maire de Bussières-les-Belmont et vice-président des Savoir-Faire, avait expliqué les soucis rencontrés par la filière osiéricole. Le président de la région s’était engagé à financer 50 % d’une étude qui va donc être lancée.
Osiériculture connait une pénurie de main d’œuvre
Le développement de l’osiériculture n’est pas tributaire d’un manque de terrain puisque les parcelles les plus humides conviennent parfaitement à l’osier et au saule. Ce qui freine son développement, « c’est une forte pénurie de main d’œuvre », commente Bernard Frison. Un brin d’osier pourra être manipulé jusqu’à une quinzaine de fois. La mécanisation est pratiquement artisanale sans aucune prise en compte industrielle du fait du faible potentiel économique.
On estime que la surface minimale pour l’installation d’une activité osiéricole est de 37,5 ares. La Chambre d’agriculture estime qu’il y a matière pour des diversifications agricoles, au minimum.
Et la demande est forte en osier. D’autant plus que la filière vannière connaît un développement inattendu avec l’industrie du luxe notamment. L’osier vivant connaît aussi une activité soutenue. Le soutien de berges de rivière est un autre axe en devenir.
De plus, tous les feux passent au vert actuellement pour la filière vannière. L’enquête publique pour une Identification géographique de la vannerie de Fayl-Billot est en cours.
Ph. L.
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