Débat d’orientation budgétaire au conseil municipal : une salle, deux ambiances
CONSEIL MUNICIPAL. Les élus bragards ont débattu ce jeudi 21 décembre les orientations budgétaires de l’année 2024. Si le maire Quentin Brière a présenté les plus gros investissements de l’année à venir, qui seront soumis au vote au début de l’année, l’opposition lui a exposé certaines réticences.
« Bonsoir les enfants ! » Il y avait du monde, ce jeudi 21 décembre en fin de journée, en la salle du conseil de l’Hôtel de ville. En plus des élus, presque tous là, figuraient des CM2 venus faire tamponner leur Passeport du civisme. L’occasion pour Quentin Brière, le maire, de présenter, tel un maître d’école, le gros point à l’ordre du jour : le débat d’orientation budgétaire (DOB), pas soumis au vote, faut-il le rappeler. « On va débattre de ce qu’on va faire de l’argent des Bragards. Ce qu’on veut en faire et comment on va le dépenser », résume l’édile, devant une assistance attentive.
Trois millions pour le complexe sportif
Avec une enveloppe de 35 millions d’€ de fonctionnement, la municipalité a des projets, qu’elle soumettra au vote des élus au début de l’année 2024. Le plus important est le complexe sportif à l’ancien Decathlon, dont les contours seront présentés le 8 janvier aux Fuseaux lors des vœux à la population. Coût total estimé : 7,5 M€, dont 3 sur l’exercice 2024. Un investissement « loisirs », un des quatre piliers énoncés par le maire, pour donner envie aux Bragards de rester et attirer de nouveaux habitants. Les autres sont l’habitat (Quentin Brière a cité l’Opah-RU), le travail (le projet Haffner, notamment) et l’éducation. « Nous allons rénover trois cours d’école (…). Pour ceux qui sont au Clos-Mortier, le projet de nouvelle école avance », indique-t-il. Deux millions seront mis sur la table pour ce projet au long cours (ouverture prévue en septembre 2027). Parmi les gros investissements de 2024 figure aussi 2,1 M€ pour faire passer tout l’éclairage public en LED (+ 1,8 M€ en 2025).
Si l’adjoint aux Finances Franck Raimbault est rentré dans les détails, et évoqué le jeu simultané de remboursement de la dette et de nouvel emprunt, le sujet a rapidement fait réagir l’opposition. Qui a voulu à la fois vulgariser des propos techniques et faire passer des messages : « En recettes, il y 1 M€ par an en plus sur ces deux dernières années, je trouve un peu grand seigneur de votre part de dire « on ne va pas augmenter les taux ». Vous auriez pu, vous auriez dû faire baisser les taux pour que l’argent des Bragards leur revienne en partie », a déclaré Pascale Krebs. L’ancienne adjointe aux Finances a aussi taclé le coût des cabinets de conseil – 500 000 € pour deux – auxquels fait appel la municipalité. « 250 000 € pour Évidence, pour leur demander quoi faire entre la rue Gambetta et la rue de Lattre-de-Tassigny, on aurait pu réfléchir par nous-mêmes…»
Plutôt que de revenir sur l’investissement futur, Jean-Luc Bouzon a préféré évoquer des chiffres inquiétants : 15 % des foyers au niveau national, 28 à Saint-Dizier, vivent en dessous du seuil de pauvreté selon ses dires. « Les associations ne vont même pas pouvoir compenser », s’alarme l’élu communiste. Lui et Geneviève Donato ont demandé, entre autres, la gratuité des transports publics. Quentin Brière a répondu que ces « sujets importants » devaient davantage être discutés en commission qu’au DOB, ce qui ne semblait pas convaincre l’opposition. « Tous les jours, au quotidien, on aide des milliers de gens. La réalité de la pauvreté à laquelle on essaye de répondre, on la connaît. » Sur les transports, « on ne peut pas le faire. Mais vous pouvez aller où vous voulez, dans toute l’Agglo, au prix d’un ticket de bus », conclut le maire.
N. F.