Ordures ménagères : la grille tarifaire remaniée
En septembre, la préfecture enjoignait le Grand Langres de revoir sa grille tarifaire pour les ordures ménagères qui présentaient des “anomalies”. Celle-ci a été représentée lors du conseil communautaire de jeudi 8 décembre.
La grille tarifaire des ordures ménagères du Grand Langres est très compliquée à lire. Mais elle vient de s’alourdir puisque la Préfecture y avait remarqué des “anomalies” que la collectivité a du revoir. C’est cette nouvelle grille tarifaire qui a été présentée au vote des délégués, lors du dernier conseil communautaire, jeudi 8 décembre. Pour rappel, pas moins de quatre périmètres composent cette grille. Il y a ceux qui sont passés en apport volontaire, ceux qui sont dans le Bassigny où on est resté étrangement en porte-à-porte et puis Langres.
Langres possède deux périmètres, pour la collecte des ordures ménagères avec le centre-historique qui est resté en porte-à-porte et les faubourgs qui cumulent les deux modes de collecte (porte-à-porte et point d’apport volontaire). On devrait même rajouter un troisième périmètre puisque les logements Hamaris sont en apport volontaire depuis le début.
Au total, quatre secteurs pour quatre tarifs différents, c’est en tout cas ce qu’avait imaginé le Grand Langres. Si pour les particuliers cela ne change rien. En revanche, le Grand Langres, dans un souci de facilité avait proposé pour les autres catégories le même tarif quel que soit le périmètre. Et c’est sur ce point que la préfecture a tiqué et a demandé au Grand Langres de revoir sa grille des ordures ménagères.
Ordures ménagères : des gagnants et des perdants
En effet, il était demandé à un restaurant, par exemple, 600 € dans les faubourgs langrois, dans le centre-historique et dans la zone du Bassigny. En périmètre d’apport volontaire, la redevance était moindre avec 480 €. En rectifiant, suivant les consignes de la préfecture, cela devient une toute autre limonade.
Le restaurateur des faubourgs langrois se verra demander 600 €, quand celui du centre-ville passera à 560 € et même 520 € dans la zone du Bassigny. Et pour celui installé dans le périmètre de l’apport volontaire des ordures ménagères, c’est bingo avec une redevance qui passe à 480 €.
Il y a des gagnants et… des perdants. «La préfecture a jugé que la grille n’était pas cohérente et inéquitable. Nous avons revu la copie en gardant à la tête que le produit attendu devait correspondre aux différentes prestations. C’est un lourd travail à faire. Nous l’avons présenté le 18 octobre en sous-préfecture et il n’y a pas eu de remarque particulière», assure Henry Linarés, vice-président en charge des déchets ménagers.
Cette même grille a été ensuite présentée aux délégués du Grand Langres en commission. «Et nous avons tenu compte de vos remarquer pour l’affiner», a ajouté Henry Linarés.
Le Grand Langres a confié au Syndicat départemental Energie et Déchets la gestion des ordures ménagères qui lui demande 1,942 million euros. La grille proposée va permettre d’avoir un produit de 1,998 million d’euros. Un écart expliqué par le vice-président par les frais de gestion. Mais également parce que le coût des déchets ménagers va très certainement augmenter au regard des performances de tri qui se dégradent…
Philippe Lagler
“C’est pas nous, c’est les autres”
Le dossier des déchets ménagers a toujours été très délicat. Le passage, là où cela a été fait, en apport volontaire a certes montré des signes encourageants, au début. Et puis, la réalité s’est vite rappelée à nos élus. Et Henry Linarés, vice-président en charge des déchets ménagers, a confirmé cela : la performance de tri n’est plus au rendez-vous.
«On a été performant, on l’est un peu moins, et on le sera beaucoup moins», a-t-il avoué. En cause, l’augmentation anormale des tonnages dans les colonnes d’apport volontaire pour les déchets ménagers. Et le coupable est tout trouvé : «ce sont les gens de l’extérieur qui apportent ce tonnage» ! «Les artisans aussi», a-t-on également entendu. Il y a certes une part de vérité dans cela. Effectivement, certains habitants venant d’autres communauté de communes seraient séduits par l’apport volontaire au point d’y laisser leurs déchets au passage.
Cela doit être quand même marginal. Pour les artisans indélicats qui ne souhaitent pas payer le dépôt de leurs déchets en déchetterie, c’est aussi un moyen d’esquiver. Ce doit être pas camions entiers que ces artisans se débarrasseraient de leur déchet. D’autant que l’on évoque une augmentation de plus de 200 tonnes. Ce n’est certainement pas le fait de quelques individus.
Mais plus sérieusement, les principaux fautifs se sont tous ces Grands Langrois qui ne veulent plus faire l’effort d’aller en déchetterie pour des raisons diverses et variées. Pour s’en convaincre, il suffit de constater comment se transforment les points d’apport volontaire en dépôts sauvages ! Le Grand Langres a raison de mettre en garde contre l’évolution significative du tonnage des déchets et peut-être aussi de la performance de tri qui s’étiole. Comment ne pas être surpris ?
Ph. L.